Les Midrashim (compilations d’exégèses rabbiniques)
« Le terme “Mirash” vient de la racine hébraïque “DARASH” qui signifie “étudier, examiner”. Par opposition à l’interprétation littérale, que l’on appelle le “Pechat”, le Midrash désigne une exégèse qui, allant plus loin que le simple sens littéral, tente d’approfondir l’esprit des Écritures, pour examiner le texte sous tous ses aspects et, de cette façon, tirer des interprétations qui ne sont pas immédiatement évidentes. Le Talmud (Sanhedrin 34b) compare ce genre d’interprétation midrachique à un marteau produisant des étincelles lorsqu’il frappe un rocher » (GR Henri Schilli, Regards sur le Midrach, C.L.K.H., Paris, 1977, p.1). De nombreux recueils de Midrashim ont été traduits en français.
Sommaire
ToggleÉtudes générales sur les Midrashim (présentation et méthodologie)
- Regards sur le Midrach, par le Grand Rabbin Henri Schilli, Keren Hasefer ve Halimoud, C.L.K.H., Paris 1977.
- Introduction au Talmud et au Midrash, Herman L. Strack et Günter Stemberger, Le Cerf, Paris, 1986.
- Le Midrach, PUF, collection « Que sais-je ? », David Banon, Paris, 1995.
- La Bible racontée par le Midrash, José Costa, Bayard, Paris, 2004.
- Au cœur du verset – initiation au commentaire midrachique en 52 leçons, David Saada, édition In Press – Akadem, 2015.
- Mise par écrit d’une série de conférences données par David Saada sur Akadem sous le titre de « Que dit le Midrach ? ».
- Aux sources du judaïsme. Les œuvres fondamentales et une sélection d’ouvrages essentiels du judaïsme à nos jours. Tome 1 : Pentateuque, Prophètes, Hagiographes, Midrachim, Sod, dirigé par Moché Elkouby, éditions ADLIC, Paris, 2017.
- Une introduction au Midrash, par le Grand Rabbin René-Samuel Sirat, Université juive par les ondes, en 4 épisodes (1993).
Le Midrash halakhique
Le Midrash halakhique peut se définir ainsi : « Les Midrashim halakhiques s’occupent de l’exégèse des livres bibliques de l’Exode au Deutéronome. Comme leur nom l’indique, ils ont surtout une orientation juridique et s’efforcent de montrer que la Halakha a sa source dans l’Écriture » (Strack et Stemberger, Introduction au Talmud et au Midrash, op.cit., p.289).
Le Sifrei Devarim |
Le Sifrei Devarim est un midrash halakhique du Livre du Deutéronome composé autour de 200 après l’ère commune. Bien que sa partie principale soit halakhique et issue de l’école de Rabbi Akiva, elle s’ouvre et se termine par d’importantes sections aggadiques qui ressemblent au style de l’école de Rabbi Yishmaël (sefaria.org). |
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Les principales familles du Midrash aggadique
Le Midrash aggadique peut se définir ainsi : « Le Midrash Haggada comporte l’interprétation, l’illustration ou le développement, sous forme morale et didactique des parties non juridiques de la Bible » (R. Henri Schilli, Regards sur le Midrach, op. cit. p.7).
La famille du Midrash Rabba |
Le Midrash Rabbah comprend les plus grands volumes de Midrash aggadiques (non légaux). Les dix ouvrages de cette catégorie ne sont en fait pas liés – ils varient beaucoup dans le style et ont été compilés sur huit siècles – mais chaque ouvrage commente l’un des cinq livres de la Torah ou les cinq Meguillot. Les œuvres ont été publiées ensemble pour la première fois au XVIe siècle. Leur vaste portée les a amenés à être imprimés plus que tout autre ensemble de midrash (sefaria.org). |
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La famille du Midrash Tan’houma |
Le Midrash Tan’houma est un midrash sur les cinq livres de la Torah rédigé entre 500 et 800 de l’ère commune. Il est structuré autour de sermons sur les premiers versets de chaque paragraphe de la Torah. Nommé en l’honneur du sage talmudique Rabbi Tan’houma, qui figure en bonne place dans le texte, il est également appelé « Tan’houma-Yélamédénou » en raison de la prévalence de passages juridiques commençant par les mots « yélamédénou rabeinou » (enseigne-nous, notre rabbin). La datation et l’histoire de la composition du Tan’houma sont des sujets de débats scientifiques (sefaria.org). |
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La famille du Midrash Pessiqta |
Les Midrashim de cette famille commentent les passages du TaNaKh lus dans les synagogues lors de certaines solennités (jours de fêtes, Rosh ‘Hodesh, etc.) |
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La famille du Midrash Yalqout |
La famille des Yalqoutim sont des compilations de Midrashim anciens réalisées par différents Sages à partir du XIe siècle en Europe et au Yémen. |
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La famille des Midrashim sur le NaKh
Le Midrash Tehillim (ou Midrash Shocher Tov) |
Midrash Tehillim, également appelé Midrash Shocher Tov, est un midrash du Livre des Psaumes. L’ouvrage se compose de deux sections qui se distinguent par leur langue et leur style : la première section, la plus ancienne, contient des midrashim sur les Psaumes 1-118. La deuxième section, ajoutée ultérieurement, propose des midrashim sur les Psaumes 119-150. Les deux sections englobent une gamme de styles et de méthodes d’interprétation. Les éditeurs précis, les dates (entre 1050 – 1450) et les lieux de composition (dont Narbonne) sont sujets à débat (sefaria.org). |
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Le Midrash Hallel |
Le present ouvrage porte sur le Midrash Hallel, un recueil rabbinique peu connu qui commente de manière presque exhaustive les Psaumes qui composent une prière fondamentale, celle du Hallel (Ps 113-118). Il tient compte du seul manuscrit existant de ce Midrash (Munich 222) et de ses trois éditions imprimées (celle d’A. Jellinek en 1873, celle de J. D. Eisenstein en 1915 et la version anonyme des presses de Traklin, publiée à Varsovie en 1924), pour en donner une première traduction. Il tente d’éclairer la relation qu’il entretient avec la reste de la littérature rabbinique classique, tout particulièrement avec le Midrash Tehillim. Il s’interroge enfin sur son caractère éventuellement mystique. Même s’il est un recueil mineur, le Midrash Hallel ne peut qu’intéresser ceux qui cherchent à mieux connaître les canaux par lesquels certaines traditions, notamment mystiques, ont transité entre l’époque antique et celle du Moyen Âge (présentation de l’éditeur). |
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Le Midrash Mishlei |
Le Midrash Michlei est un midrash médiéval du Livre des Proverbes. Son style est simple, avec un bref commentaire verset par verset que l’on trouve rarement dans les midrashim antérieurs, mais courant dans les interprétations bibliques ultérieures. L’heure et le lieu exacts de la composition sont sujets à débat. L’ouvrage n’a pas été entièrement conservé, certains chapitres manquant de sections (sefaria.org). |
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La famille des Midrashim indépendants
Les Midrashim indépendants ne suivent pas l’ordre du découpage traditionnel de la Torah ou des chapitres des Ecrits ou des Prophètes. Ils ont leur propre logique.
Tanna Debei Eliyahou |
Tanna debei Eliyahou (« Enseignements de l’école d’Élie », également appelé « Seder Eliyahou ») est le nom composite d’un midrash qui se compose de deux parties : la plus grande Tanna debei Eliyahou Rabbah et la plus petite Tanna debei Eliyahou Zouṭa. Le midrash retravaille les midrashim antérieurs, les utilisant pour mettre en évidence des idées telles que l’importance de la prière et de l’étude de la Torah. Le Talmud attribue un midrash du même nom à Élie le Prophète (Eliyahou en hébreu), bien que la question de savoir si le midrash existant est celui auquel il est fait référence dans le Talmud a longtemps fait l’objet de débats. Certains datent l’œuvre dès le troisième siècle de notre ère, tandis que d’autres la datent aussi tard que le Xe siècle. Des parties de Tanna debei Eliyahou ont été incorporées dans la liturgie juive et les lois qui y sont présentées ont été codifiées dans l’ouvrage juridique classique, le Shoul’han Aroukh (sefaria.org). |
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Pirkei DeRabbi Eliezer |
Les Chapitres (ou Pirqé) de Rabbi Éliézer constituent une importante somme de commentaires midrachiques se rapportant surtout aux Livres de la Genèse et de l’Exode. Original par sa composition qui amplifie souvent les textes bibliques en se calquant sur leur style, il conserve des traditions, à la fois récits et règles de vie, dont il est parfois la seule source écrite. Très abondamment utilisé par les commentateurs juifs médiévaux, comme Rachi et Nahmanide, il a donné aussi une impulsion décisive à la formation de la cabale, et beaucoup de ses pages annoncent des développements cruciaux du Zohar. Des passages sur la création du monde et sur la vision du Char céleste le rapprochent de la littérature des Hékhalot (Palais). Son contenu embrasse en fait les grands épisodes du destin d’Israël et il s’étend à l’ensemble de ses questions (présentation de l’éditeur). |
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Sefer ha-Yashar |
Sefer HaYashar (à ne pas confondre avec un texte éthique du même nom) est un midrash qui couvre l’histoire biblique, de la création jusqu’à la période des Juges. Nommé d’après un texte ancien mentionné dans Josué 10:12 et II Samuel 1:17, il est également appelé Toledot Adam ou Divrei haYamim heAroukh. L’introduction décrit comment un général romain a découvert l’œuvre lors de la destruction du Second Temple, mais la recherche a longtemps soutenu que l’œuvre était médiévale, entre 950-1550 (sefaria.org). |
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Les aggadot du Talmud de Babylone
De nombreux midrashim aggadiques se trouvent dans le Talmud de Jérusalem et dans le Talmud de Babylone.
‘Ein Yaacov |
Le ‘Ein Yaakov (“La Sources de Jacob”) est une compilation commentée de Midrash du Talmud de Babylone. Ce travail a été initié par le rabbin Yaakov ibn Habib au début du XVIe siècle à la suite de l’expulsion des Juifs d’Espagne. Après sa mort, son fils, le rabbin Levi ibn Habib, termina l’édition. |
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Les compilations contemporaines de Midrashim
Le Midrash raconte |
Le Midrash raconte est une compilation de midrashim issus de nombreux recueils midrashiques (dont Midrash Rabba, Tan’houma, etc.) et du Talmud de Babylone rassemblés par Rabbi Moshé Weissman sous le titre original The Midrash says et publié par Benei Yakov Publications (1980-). |
Éditions Raphaël (Paris) (1991-1994) sur la Torah
Éditions du Cèdre (Nouvelle édition) sur la Torah
Éditions Tehila sur la Haftara
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