Le Livre de la Création | ספר יצירה

Version R. Saadia Gaon | נוסח רס”ג

Traduction Mayer Lambert (1891)


TH : traduction française du texte hébraïque. TA : traduction française de la version arabe de R. Saadia Gaon

 

Premier Chapitre

TH

— Par trente-deux voies mystérieuses de sagesse Yah, l’Éternel Sebaot, le Dieu d’Israël, Dieu vivant, Dieu tout-puissant, élevé et sublime, habitant l’Éternité et dont le nom est saint, a tracé et créé son monde, sous trois formes1, dans l’écriture, le nombre et la parole. (Ce sont) : dix nombres primordiaux2, vingt-deux lettres fondamentales, dont trois principales, sept doubles et vingt-deux simples.

TA

Traduction : C’est par trente-deux voies que les mystères de la sagesse ont été tracés par l’Éternel, le Maître des armées, Dieu d’Israël, le Dieu vivant, tout-puissant et suffisant, élevé et sublime, qui habite l’éternité et dont le nom est saint. Il a créé son monde sous trois espècesa : l’écriture, le nombre et la parole. Et (ces trente-deux voies) sont les dix nombres fermésb et les vingt-deux lettres. Parmi ellesc il y a trois principales, sept doubles et douze simples.

 
 

Deuxième paragraphe

TH

— Dix nombres primordiaux selon le nombre des dix doigts, dont cinq sont en face de cinq. Et la personne de l’Unique est juste au milieu, par la parole, la langue et la bouche3. Ils correspondent aux dix infinis : profondeur du commencement et profondeur de la fin, profondeur du bien et profondeur du mal, profondeur du haut et profondeur du bas, profondeur de l’orient et profondeur de l’occident, profondeur du nord et profondeur du sud ; et un maître unique, Dieu, Roi fidèle, les domine toutes du séjour de sa sainteté et jusque dans l’éternité des éternités.

TA

Traduction : Et les dix nombres fermés répondent aux dix doigts, cinq en face de cinq, et un seul corps est en équilibre au milieu par le mot, la langue et la bouche ; et ils correspondent à dix choses qui n’ont pas de limite ; limite du commencement et limite de la fin, limite du bien et limite du mal, limite du haut et limite du bas , limite de l’orient et limite de l’occident, limite du nord et limite du sud . Et le Seigneur , l’unique, le puissant, le roi, le véridique domine le tout de l’endroit de sa sainteté et dans l’éternité des éternités.

 
 

Troisième paragraphe

TH

— Vingt-deux lettres fondamentales, trois principales : alef, mem, schin ; elles correspondent au plateau du mérite, au plateau du démérite et à la balance de la loi qui met l’équilibre entre eux ; sept doubles, bet, guimel, dalet, kaf, , resch, tav, qui correspondent à la vie, la paix, la sagesse, la richesse, la postérité, la faveur, la domination ; douze simples , vav, zayin, ḥet, ṭet, yod, lamed, nun, samekh, ʿayin, ṣadé, qof, qui correspondent à la vue, l’ouïe, l’odorat, la parole, la nutrition, la cohabitation, l’action, la marche, la colère, le rire, la pensée et le sommeil.

TA

Traduction: Les vingt-deux lettres, dont trois principales , sept doubles et douze simples. Les trois principales sont alef, mem , schin ; elles correspondent à trois choses (qui sont) des principes, dont deux différents et un mettant l’équilibre comme le fléau de la balance entre les deux plateaux . Et les sept doubles sont bet, guimel, dalet, kaf, pé, resch et tav, et elles correspondent à sept privilèges que l’homme reçoit (de Dieu) : la vie, la paix, la sagesse, la richesse, la postérité , la félicité et la puissance. Les douze simples sont hé, vav , zayin, ḥet , ṭet , yod, lamed, nun, samekh, ʿayin, ṣadé, qof, et elles correspondent aux douze facultés indispensables à l’homme : la vue, l’odorat, la parole, la nutrition , la copulation , le travail, la marche, la colère, le rire, la réflexion et le sommeil.

 
 

Quatrième paragraphe

TH

— Par lesquelles Yah, Éternel Sebaot, Dieu d’Israël, Dieu vivant, Dieu tout-puissant, élevé, sublime, habitant l’Éternité et dont le nom est saint, a tracé trois pères et leurs postérités4, sept conquérants et leurs légions5, douze arêtes du cube6. La preuve de la chose est (donnée par) des témoins dignes de foi, le monde, l’année et l’âme, qui ont la règle des dix, trois, sept et douze ; leurs préposés sont le dragon, la sphère et le cœur.

TA

Traduction : Avec lesquelles l’Éternel, le Maître des armées, Dieu d’Israël, Dieu vivant, puissant, indépendant, noble , sublime, subsistant jusque dans l’éternité, dont le nom est saint, a tracé trois mères et ce qu’elles ont enfanté, sept chefs et leurs armées et douze limites d’angles. La preuve en est (fournie par) des témoins dignes de foi le monde, l’année et la personne. Pour chacun il y a la règle des dix, trois, sept et douze , auxquels sont préposés la sphère, le dragon et le cœur.

 
 

Deuxième Chapitre

 

Premier paragraphe

TH

— Dix nombres primordiaux, dix et non neuf, dix et non onze. Comprends avec sagesse, et sois sage avec intelligence ; examine-les et sonde-les. Sache, pense, imagine ; établis la chose dans son évidence et établis le créateur à sa place. (Les nombres) correspondent à dix infinis ; quand on les aperçoit, ils ressemblent à l’éclair, et, à la fin, ils vont à l’infini ; on a dit d’eux qu’ils s’élancent et reviennent, sur l’ordre de (Dieu) ils se précipitent comme un ouragan et ils se prosternent devant son trône7.

TA

Traduction : Tu trouves que les dix nombres fermés sont dix et non neuf, ni onze ; comprends cela avec sagesse et raisonne sur eux avec intelligence ; sache, réfléchis et crois, place la chose selon son évidence et établis le Créateur d’après sa qualité. (Les nombres) correspondent à dix infinis qui , au commencement , brillent comme un éclair ; mais quand on recherche leur limite, on ne leur trouve pas de fin ; et l’ordre du Créateur les rend semblables aux anges qui s’élancent et reviennent ; eux donc se précipitent à son ordre comme un tourbillon , et c’est comme s’ils se prosternaient devant son trône.

 
 

Deuxième paragraphe

TH

— Vingt-deux lettres fondamentales, trois principales, sept doubles et vingt-deux simples : les trois principales sont alef, mem, schin ; mystère important, caché, merveilleux et éclatant, d’où sortent le feu, l’air et l’eau, d’où tout a été créé8.

TA

Traduction : Les vingt-deux lettres dont trois principales , sept doubles et douze simples. Les trois principales sont alef, mem, schin, et elles ont un mystère puissant, admirable et sublime. De là se produisent le feu , l’air et l’eau , avec lesquels (Dieu) a créé l’univers . Les sept doubles sont : bet, guimel, dalet, kaf, pé, resch, tav, qui ont deux prononciations , l’une forte, l’autre douce, ressemblant à la nature du puissant et du faible ; et elles correspondent à ces sept facultés qui se transforment (en leur contraire) . Ce qui succède à la vie , c’est la mort ; ce qui succède à la paix, c’est le mal ; ce qui succède à la science, c’est l’ignorance ; ce qui succède à la richesse, c’est la pauvreté ; ce qui succède à la culture, c’est le désert ; ce qui succède à la beauté, c’est la laideur , et ce qui succède à la domination , c’est la servitude.

 
 

Troisième paragraphe

TH

— Sept doubles : bet, guimel, dalet, kaf, , resch, tav. Sept et non six, sept et non huit, six côtés dans les six directions, et le temple placé juste au milieu — l’Éternel soit béni de son endroit ! il est l’endroit du monde et le monde n’est pas son endroit.

TA

Traduction : Les sept doubles qui sont : bet, guimel, dalet, kaf, pé, resch, tav, sont sept et non six, et non huit, parce qu’elles correspondent à ce qui est placé entre six côtés, à savoir le haut, le bas, l’est , l’ouest, le sud et le nord , et au milieu est le sanctuaire . Et de même nous disons que le Créateur est au milieu de son univers, il le supporte et le maintient, mais son univers ne le supporte pas et ne le maintient pasd.

 
 

Quatrième paragraphe

TH

— Douze simples, douze et non onze, douze et non treize : douze arêtes des angles, se divisant dans les directions, séparant les différents côtés : arête est-nord, arête est-haut, arête est-bas, arête nord-ouest, arête nord-haut, arête nord-bas, arête ouest-sud, arête ouest- haut, arête ouest-bas, arête sud-est, arête sud-haut, arête sud-bas.

TA

Traduction : Les douze simples sont douze et non onze, ni treize ; elles correspondent aux douze lignes qui appartiennent à tout cube, et leur compte s’établit par la rencontre de l’est avec le nord, le haut et le bas, puis par la rencontre du nord avec l’ouest, le haut et le bas, puis par la rencontre de l’ouest avec le sud, le haut et le bas, puis par la rencontre du sud avec l’est , le haut et le bas.

 
 

Cinquième paragraphe

TH

— Par lesquelles Yah, l’Éternel Sebaot, Dieu d’Israël, Dieu vivant, Dieu tout-puissant, noble et sublime, habitant l’éternité et dont le nom est saint, a tracé vingt-deux lettres, fixées à la sphère ; la sphère tourne devant derrière, la sphère tourne devant derrière. Un signe de la chose : Rien ne dépasse en bien les délices (ʿônèg) et rien ne dépasse en mal la plaie (négaʿ).

TA

Traduction : Si nous disons que c’est avec elles que l’Éternel Maître des légions, Dieu d’Israël , Dieu vivant, puissant, suffisant, noble et sublime, subsistant dans l’éternité, dont le nom est saint, a tracé les vingt-deux lettres d’après la construction de la sphère, c’est que de même que la sphère en tournant met derrière ce qui était devant, de même les lettres, quand on les intervertit, mettent derrière ce qui était devant. La preuve en est que tu dis ʿonèg (délices) et c’est (une chose) désirable, et tu dis négaʿ (plaie) et c’est (une chose) détestable, les lettres sont les mêmes, seulement elles sont interverties.

 
 

Sixième paragraphe

TH

— La preuve de la chose est (donnée) par des témoins dignes de foi : le monde, l’année, l’âme. Le monde se compte par dix : Les trois sont le feu, l’air et l’eau ; les sept sont les sept planètes ; les douze sont les douze signes du zodiaque. L’année se compte par dix : Les trois sont l’hiver, l’été et la demi-saison ; les sept sont les sept jours de la création ; les douze sont les douze mois. La personne compte par dix : Trois sont la tête, le tronc et le ventre ; les sept sont les sept ouvertures ; les douze sont les douze organes directeurs.

TA

Traduction : Et la preuve en (est fournie par) des témoignages sûrs : le monde, l’année et la personne. Quant au monde, il est compté par dix, et les trois y sont le feu , l’eau et l’air, les sept sont les sept planètes et les douze sont les douze signes (du zodiaque) . Pour l’année , elle est comptée par dix, et les trois y sont l’hiver , l’été , la demi-saison ; les sept sont les sept jours de la semaine ; les douze sont les douze mois . La personne comptee par dix, les trois y sont la tête, le tronc et le reste du corps ; les sept sont les sept ouvertures dans la tête et les douze sont les douze (facultés ) directrices .

 
 

Troisième Chapitre

 

Premier paragraphe

TH

— Dix nombres fermés ; ferme ta bouche pour ne pas parler, ferme ton cœur pour ne pas penser, et si ton cœur s’élance, retourne vers l’Endroit, car il est dit ainsi : lis courent et reviennent. Fixe leur fin dans leur commencement et leur commencement dans leur fin, comme une flamme fixée à un charbon9. Sache, pense et imagine que le Créateur est un et qu’il n’y en a pas en dehors de lui, et devant l’unité que comptes-tu ?

TA

Traduction : Le sens de notre mot dix nombres fermés est : Ferme ta bouche , pour ne pas parler trop là-dessus, et ferme ton cœur pour ne pas y réfléchir, et si ton esprit s’élance, ramène-le à sa place , comme il est dit des anges : Courant et revenant . Si nous disons que (les nombres) correspondent à dix (objets) infinis pour nous, cela signifie que leur fin est fixée dans leur commencement et que leur commencement est fixé dans leur fin , comme la flamme du feu qui est attachée au charbon. Par suite, il convient que tu saches, que tu discernes et que tu croies que le Créateur est un, et qu’il n’y en a pas d’autre, puisque devant l’Un tu ne peux rien compter.

 
 

Deuxième paragraphe

TH

— Vingt-deux lettres fondamentales : trois principales, sept doubles, douze simples. Trois principales, alef, mem, schin ; le feu, l’air et l’eau. L’origine du ciel est le feu, l’origine de l’atmosphère est l’air, l’origine de la terre est l’eau : le feu monte, l’eau descend et l’air est la règle qui met l’équilibre entre eux ; le mem est grave, le schin est aigu, l’alef est intermédiaire entre eux. Alef-mem-schin est scellé de six sceaux et enveloppé dans le mâle et la femelle10. Sache, pense et imagine que le feu supporte l’eau.

TA

Traduction : Parmi les vingt deux lettres, dont trois principales, sept doubles et douze simples, les trois principales sont alef, mem, schin, et elles correspondent au feu, à l’air et à l’eau . Le ciel (est tiré) de l’élément du feu, l’air (est tiré) de l’élément du vent et l’eau (est tirée) de l’élément de la terre. Le feu s’élève en l’air, l’eau descend en bas et l’air reste au milieu entre eux deux . Et de même sont les formes des trois lettres. Le mem semble s’accroupir en s’abaissant, le schin semble s’élancer en l’air et l’alef est comme posé au milieu . De plus, alef, mem , schin se permutent de six façons, et deviennent comme le mâle et la femelle ; et de là sache, discerne et crois que le feu parfois porte l’eau.

 
 

Troisième paragraphe

TH

— Sept doubles : b, g, d, k, p, r, t, qui sont usitées avec deux prononciations ; bet, bhet ; guimel, ghimel ; dalet, dhalet ; kaf, khaf ; pé, phé ; resch, rhesch ; tav, thav : l’une douce, l’autre dure, à l’instar du fort et du faible. Les doubles représentent des contraires. Le contraire de la vie, c’est la mort ; le contraire de la paix, c’est le malheur ; le contraire de la sagesse, c’est la sottise ; le contraire de la richesse, c’est la pauvreté ; le contraire de la culture, c’est le désert ; le contraire de la grâce, c’est la laideur ; le contraire du pouvoir, c’est la servitude.

TA

– Nous avons déjà traduit un passage semblable dans ce qui précède. (L’auteur) ne le répète ici que pour que hé, vav, zayin , ḥet, ṭet, yod, lamed, nun, samekh, ʿayin, ṣadé, qof, ne soient pas isolés dans le Chapitre de la multiplication qu’il va mentionner ; il a donc parlé d’abord de ces sept et de ces trois pour donner le Chapitre de la multiplication des vingt-deux lettres.

 
 

Quatrième paragraphe

TH

— Douze lettres simples : hé, vav, zayin, ḥet, ṭet, yod, lamed, nun, samekh, ʿayin, ṣadé, qof. Il les a tracées, taillées, multipliées, pesées et permutées : comment les a-t-il multipliées ? Deux pierres bâtissent deux maisons, trois bâtissent six maisons, quatre bâtissent vingt-quatre maisons, cinq bâtissent cent vingt maisons, six bâtissent sept cent vingt maisons, sept bâtissent cinq mille quarante maisons. A partir de là, va et compte ce que ta bouche ne peut exprimer, ce que ton oreille ne peut entendre.

TA

Traduction : Les douze lettres simples avec les autres lettres , le Créateur les a tracées, les a découpées, les a multipliées, les a opposées , les a interverties, et quelle est la façon dont elles se multiplient ; c’est que de deux lettres dérivent deux mots, de trois lettres six mots, de quatre lettres vingt mots, de cinq lettres cent vingt mots, de six lettres sept cent vingt mots, de sept cinq mille quarante, et après cela tu peux compter jusqu’à ce que tu arrives à ce que la bouche ne peut dire, ni l’oreille entendre.

 
 

Cinquième paragraphe

TH

— Par lesquelles Yah, l’Éternel Sebaot, le Dieu d’Israël, Dieu vivant, Seigneur tout-puissant, élevé et sublime, habitant l’éternité et dont le nom est saint a tracé (le monde). YaH se compose de deux lettres, YHVH de quatre lettres. Sebaot : Il est comme un signe dans son armée. Dieu d’Israël : (Israël) est un prince devant Dieu. Dieu vivant : Trois choses sont appelées vivantes : Dieu vivant, eau vive, et arbre de la vie. El : Fort. Sadday : Jusque-là il suffit. Élevé : car il réside dans la hauteur du monde, et est au-dessus de tous les êtres élevés. Sublime : car il porte et soutient le haut et le bas ; tandis que les porteurs sont en bas et leur charge en haut, lui est en haut et et il porte en bas ; il porte et soutient le monde entier. Habitant l’éternité : car son règne est éternel et ininterrompu. Son nom est saint : car lui et ses serviteurs sont saints et ils lui disent chaque jour : Saint, saint, saint.

TA

Traduction : Explication des dix noms que nous avons déjà donnés précédemment et dont nous avons dit que, avec eux, l’Éternel Dieu d’Israël, Dieu vivant, puissant, cause suffisante, noble, sublime, habitant l’éternité, dont le nom est saint, a tracé (les nombres et les lettres). Le nom de yah a deux lettres, le nom de yahvahf a quatre lettres. Sebaoth signifie qu’il est un signeg parmi son armée. Élohé Yisrael signifie que Israël est un prince pour Lui. Élohim hayyim signifie qu’il a créé tout ce qui est appelé vivant, parmi ce qui coule et ce qui croît. El signifie puissant, capable et fort. Sadday signifie que lorsqu’on arrive à sa conception, c’en est assez. Ram signifie qu’il est dans la (partie) la plus haute du monde, qu’il est plus élevé que tout être élevé. Nissa signifie qu’il porte tout, non comme les porteurs ordinaires, car tout porteur qui est créé a sa charge au-dessus de lui, mais Lui qu’il soit béni ! – porte le haut et le bas par sa puissance. Qaddosch schemo signifie que lui et ses anges sont saints et le louent chaque jour par trois sanctifications.

 
 

Sixième paragraphe

TH

— La preuve de la chose (est fournie par) des témoins dignes de foi : le monde, l’année, l’âme. Les douze sont en bas, les sept au-dessus d’eux et les trois au-dessus des sept. Des trois il a formé son sanctuaire et tous sont attachés à l’Un : Signe de l’Un qui n’a pas de second, Roi unique dans son monde, qui est un et dont le nom est un.

TA

Traduction : Quand nous disons que la preuve nous en est (fournie par) des témoins dignes de foi: le monde , l’année et l’âme, c’est que dans tous les (trois) il y a douze degrés inférieurs , sept au-dessus d’eux et trois au-dessus de tous, et des trois éléments il a bâti son sanctuaire , et tous sont suspendus à l’un , signe pour l’être Un qui n’a pas de second, le roi proclamé Un dans son monde , qui est un et dont le nom est Un.

 
 

Quatrième Chapitre

 

Premier paragraphe

TH

— Dix nombres primordiaux. Premièrement : L’esprit du Dieu vivant, vie du monde, dont le trône est affermi de toute éternité. Son nom est loué et béni toujours et éternellement : c’est là l’esprit saint.

TA

Traduction : Ce qui correspond aussi aux dix nombres fermés, c’est d’abord la volonté du Dieu vivant, vie des mondes, dont le trône subsiste depuis le commencement jusqu’à la fin – que son nom soit béni jusqu’à l’éternité des éternités ! – et elle est appelée la volonté de la sainteté.

 
 

Deuxième paragraphe

TH

— Deuxièmement : Il a tracé un air d’un autre air, il a taillé les quatre côtés du ciel : l’orient, l’occident, le nord et le sud, et il y a un vent de chaque (côté).

TA

Traduction : Que au second degré est l’air visible d’où soufflent les quatre vents.

 
 

Troisième paragraphe

TH

— Vingt-deux lettres fondamentales : Trois principales, sept doubles et douze simples ; lettres taillées dans l’air, tracées par la voix, fixées dans la bouche en cinq endroits : Alef, hé, ḥet, ʿayin ; bet, vav, mem, pé ; guimel, yod, kaf, qof ; dalel, ṭet, lamed, nun, tav, zayin ; samékh, ṣadé, resch, schin. Les gutturales se prononcent avec la fin de la langue, les linguales vers le milieu de la langue en se prononçant avec la voyelle, les sifflantes entre les dents et avec la langue inerte.

TA

Traduction : Les vingt-deux lettres, dont trois principales , sept doubles, douze simples sont des lettres découpées dans l’air, tracées par la voix , qui ont leur demeure dans la bouche, en cinq endroits . Et elles se divisent pour cela en cinq sections : 1° alef, hé, ḥet, ʿayin, qui se prononcent de l’extrémité de la langue avec la luette ; 2° bet, vav, mem, pé, qui se prononcent par la réunion des deux lèvres et avec l’extrémité de la langue ; 3° guimel, yod, kaf, qof, qui s’articulent avec un côté de la langue, outre le son ; 4° daṭlanath s’articulent du milieu de la langue, outre le son ; 5° zasṣerasch se prononcent d’entre les dents avec la la langue immobile.

 
 

Quatrième paragraphe

TH

— Les vingt-deux lettres, il les a tracées, taillées, multipliées, pesées et interverties et il en a formé toutes les créatures et tout ce qui sera créé. Et de quelle façon les a-t-il multipliées? L’alef avec toutes et toutes avec l’alef, le bet avec toutes et toutes avec le bet, le guimel avec toutes et toutes avec le guimel ; toutes tournent en cercle ; il se trouve qu’elles sortent par deux cent trente et une portes ; il se trouve que toutes les paroles sortent sous un même nom.

TA

Et avec les vingt-deux lettres, lorsqu’il les a tracées, découpées, multipliées, pesées et interverties, il a créé tout ce qui a été créé (et créera) tout ce qui sera créé. Et comment les a-t-il multipliées ? L’alef avec chacune des lettres et chacune avec l’alef; de même le bet et de même le guimel ; toutes tournent et s’intervertissent, et la totalité des mots ainsi formés est de 231 ; tu trouves donc que toute parole et toute créature ne peuvent se passer d’un (être) en plus au-dessus d’elles .

 
 

Cinquième paragraphe

TH

— Il a formé du néant le réel et il a fait exister ce qui n’était pas ; il a taillé de grandes colonnes d’un air insaisissable.

TA

Traduction : Il a créé quelque chose non de quelque chose et a fait exister ce qui n’était pas, il a taillé de puissantes colonnes dans un air insaisissable.

 
 

Sixième paragraphe

TH

— Troisièmement : Il a créé l’eau de l’air ; il a tracé et taillé avec elle le tohu et le bohu, le limon et l’argile, il en a fait comme une sorte de parterre, il les a taillés en une sorte de mur, il les a couverts comme une sorte de toiture ; il a fait couler l’eau dessus, et cela est devenu la terre, comme il est écrit : Car à la neige il dit : Sois de la terre. (Tohu, c’est la ligne verte qui entoure le monde, entier, bohu ce sont les pierres trouées et enfoncées dans l’océan, d’où sort l’eau, comme il est dit : Il étendra sur elle la ligne de tohu et les pierres de bohu11.

TA

Traduction : En troisième lieu; il a créé l’eau de l’air ; il a donc tracé et a séparé par là une sphère qui avait une périphérie et un centre ; en elle il y avait un mélange trouble d’eau et de boue, il en a fait comme un parterreh, puis comme un mur, puis comme un toit de façon que l’eau s’est écoulée ; (la sphère) a séché et est devenue de la terre. L’indice de cette (formation) est le mot : Car à la neige il a dit : Sois de la terrei. On entend par le mot tohu la ligne verte qui entoure et par bohu la pierre fendue qui est dans le sein de la terre et d’où sort l’eau. La preuve en est le mot (appliqué) au pays d’Édom : (Dieu) étendra sur lui le cordeau de la dévastation (qav tohu) et le niveau de la désolation (ʾabné bohu)j.

 
 

Septième paragraphe

TH

— Quatrièmement : Le feu de l’eau. Il a tracé et taillé avec lui le trône de gloire et toute la légion céleste, comme il est écrit : Il fait des vents ses messagers et ses serviteurs de feu flamboyant.

TA

Traduction : En quatrième lieu, le feu (a été créé) de l’eau . (Dieu) a dessiné et tracé avec (le feu) le trône élevé et tous les anges du ciel, comme dit l’Écriture : Il fait ses anges d’air et ses serviteurs de feu flamboyant1a.

 
 

Huitième paragraphe

TH

— Cinquièmement. Il a choisi trois lettres simples et les a fixées avec son grand nom et a scellé avec elles les six côtés. Il a scellé le haut, il s’est tourné en haut et l’a scellé avec yod, hé, vav. Sixièmement : Il a scellé le bas : Il s’est tourné en bas et l’a scellé yod, vav, hé. Septièmement. Il a scellé l’orient, il s’est tourné devant lui et il l’a scellé avec hé, vav, yod. Huitièmement il a scellé l’occident, il s’est tourné derrière lui, et l’a scellé avec hé, yod, vav. Neuvièmement. Il a scellé le midi : Il s’est tourné à droite et l’a scellé avec vav, yod, hé. Dixièmement : Il a scellé le nord, il s’est tourné à gauche et l’a scellé avec vav, hé, yod. Voilà les dix nombres primordiaux : 1° l’esprit du Dieu vivant ; 2° l’air (créé) de l’esprit ; 3° l’eau créée de l’air ; 4° le feu (créé) de l’eau ; [5°-10°] le haut, le bas, l’orient, l’occident, le nord, le sud.

TA

– La traduction de ce paragraphe est facile. En résumé l’auteur du livre donne six côtés au monde le haut , le bas, l’orient, l’occident, le sud et le nord liés par la puissance (divine) l’un avec l’autre . Or il se trouve que les trois lettres du nom yhv, quand on les transpose, produisent six mots : deux commençant par yod : yhv, yvh ; deux commençant par : hyv, hvy, et deux commençant par vav : vyh, vhy, que (l’auteur) a mis en rapport avec les six liaisons , à titre de comparaison et de figure, comme s’ils étaient scellés avec (ces mots) . C’est de là, ainsi que de la marque des lettres dans l’air, que certaines gens ont pris l’usage des amulettes.

 
 

Cinquième Chapitre

TH

— 1. Il a fait régner l’alef dans l’air, il lui a attaché une couronne et a combiné une (lettre) avec l’autre, et il a créé avec lui l’atmosphère dans le monde, la demi-saison dans l’année et le tronc dans la personne : mâle et femelle, mâle avec émesch et la femelle avec ascham.

 
 

— 2. Il a fait régner le mem sur l’eau, il lui a attaché une couronne et il les a mélangés l’un avec l’autre, et il a formé avec lui la terre dans le monde et l’hiver dans l’année et le ventre dans la personne.

 
 

— 3. Il a fait régner le schin dans le feu, et il lui a attaché une couronne et il les a mêlés l’un avec l’autre, et il a créé avec lui le ciel dans le monde, l’été dans l’année, la tête dans la personne, mâle et femelle. De quelle façon les a-t-il mêlés ? Alef, mem, schin ; alef, schin, mem ; mem, schin, alef ; mem, alef, schin ; schin, alef,mem ; schin, mem, alef. Le ciel est du feu, l’atmosphère est de l’air, la terre est de l’eau. La tête de l’homme est du feu, son cœur est de l’air, son ventre est de l’eau.

 
 

— 4. Sept lettres doubles, b, g, d, k, p, r, t ; il les a tracées, taillées, mélangées, équilibrées et permutées ; il a créé avec elles les planètes, les jours et les ouvertures.

 
 

— 5. Il a fait régner le bet et il lui a attaché une couronne, et les a combinés l’un avec l’autre et il a créé avec lui Saturne dans le monde, le sabbat dans l’année, et la bouche dans la personne.

 
 

— 6. Il a fait régner le guimel, il lui a attaché une couronne et les a mélangés l’un avec l’autre, il a créé avec lui Jupiter dans le monde, dimanche dans l’année, l’œil droit dans la personne.

 
 

— 7. Il a fait régner le dalet, il lui a attaché une couronne, il les a mélangés l’un avec l’autre, et il a créé avec lui Mars dans le monde, le lundi dans l’année et l’œil gauche dans la personne.

 
 

— 8. Il a fait régner le kaf, il lui a attaché une couronne, et les a mêlés l’un avec l’autre, et a créé avec lui le soleil dans le monde, le mardi dans l’année, la narine droite dans la personne.

 
 

— 9. Il a fait régner le et il lui a attaché une couronne, il les a mêlés l’un avec l’autre, et a créé avec lui Vénus dans le monde, le mercredi dans l’année, la narine gauche dans la personne.

 
 

— 10. Il a fait régner le resch, il lui a attaché une couronne et les a multipliés l’un avec l’autre, et a créé avec lui Mercure dans le monde, le jeudi dans l’année, l’oreille droite dans la personne.

 
 

— 11. II a fait régner le tav, il lui a attaché une couronne, il les a multipliés l’un avec l’autre, et a créé avec lui la lune dans le monde, le vendredi dans l’année, l’oreille gauche dans la personne.

 
 

— 12. Il a séparé les témoins et les a placés chacun à part, le monde à part, l’année à part et la personne à part.

 
 

Sixième Chapitre

TH

Douze simples : hé, vav, zayin, ḥet, ṭet, yod, lamed, nun, samekh, ʿayin, ṣadé, qof. Il les a tracées, taillées, multipliées, équilibrées et permutées et il a créé avec elles les signes du zodiaque, les mois et les organes directeurs : deux agités12, deux tranquilles13, deux délibérants14, deux gais (qui sont les deux intestins)15, les deux mains, les deux pieds16.

 
 

— 1. Il les a mis comme en lutte et les a rangés comme en bataille. Dieu a fait l’un en face de l’autre.

 
 

— 2. Trois, chacun à part ; sept divisés trois au-dessus de trois, et l’un la règle qui met l’équilibre entre eux. Douze placés en bataille : trois amis, trois ennemis, trois meurtriers et trois résurrecteurs et tous attachés l’un à l’autre17 ; signe de la chose : vingt-deux objets et un corps.

 
 

— 3. De quelle façon les a-t-il multipliées : hé vav, vav hé, zayin ḥet, ḥet zayin, ṭet yod, yod ṭet, lamed nun, nun lamed, samekh ʿayin, ʿayin samekh, ṣadé qof, qof ṣadé.

 
 

— 4. Il a fait régner le , lui a attaché une couronne, il les a multipliés l’un avec l’autre, et il a créé avec lui le Bélier dans le monde, nisan dans l’année et le foie dans la personne.

 
 

— 5. Il a fait régner le vav, lui a attaché une couronne, les a multipliés l’un avec l’autre, il a créé avec lui le Taureau dans le monde, iyyar dans l’année, la bile dans la personne.

 
 

— 6. Il a fait régner le zayin, lui a attaché une couronne, les a multipliés l’un avec l’autre, et a créé avec lui les Gémeaux dans le monde, sivan dans l’année et la rate dans la personne.

 
 

— 7. Il a fait régner le ḥet, lui a attaché une couronne, les a multipliés l’un avec l’autre et a créé le Cancer dans le monde, tammuz dans l’année et l’estomac dans la personne.

 
 

— 8. Il a fait régner le ṭet, lui a attaché une couronne et les a multipliés l’un avec l’autre et a créé avec lui le Lion dans le monde, ab dans l’année, le rein droit dans la personne.

 
 

— 9. Il a fait régner le yod, il lui a attaché une couronne, il les a multipliés l’un avec l’autre et a créé avec lui la Vierge dans le monde, élul dans l’année et le rein gauche dans la personne.

 
 

— 10. Il a fait régner le lamed, il lui a attaché une couronne, il les a multipliés l’un avec l’autre et a créé avec lui la Balance dans le monde, tischri dans l’année, l’intestin abstinent dans la personne.

 
 

— 11. Il a fait régner le nun, lui a attaché une couronne, les a multipliés l’un avec l’autre, et il a créé le Scorpion dans le monde, marheschvan dans l’année, l’intestin aveugle dans la personne.

 
 

— 12. Il a fait régner le samekh, lui a attaché une couronne, les a multipliés l’un avec l’autre et a créé le Sagittaire dans le monde, kislev dans l’année, la main droite dans la personne.

 
 

— 13. Il a fait régner le ʿayin, lui a attaché une couronne, il les a multipliés l’un avec l’autre et a créé avec lui le Capricorne dans le monde, tébet dans l’année, la main gauche dans la personne.

 
 

— 14. Il a fait régner le ṣadé, lui a attaché une couronne, il les a multipliés l’un avec l’autre et il a créé avec lui le Verseau dans le monde, schebat dans l’année, le pied droit dans la personne.

 
 

— 15. Il a fait régner le qof, lui a attaché une couronne et a créé avec lui les Poissons dans le monde, adar dans l’année et le pied gauche dans la personne.

 
 

—16. Il a divisé les témoins, les a placés chacun à part, le monde à part, l’année à part et la personne à part.

 
 

Septième Chapitre

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— 1. Air, demi-saison, tronc—Terre, hiver, ventre.—Ciel, été tête, et ce sont alef, mem, schin.

 
 

— 2. Saturne, samedi, bouche— Jupiter, dimanche, œil droit— Mars, lundi, œil gauche— Soleil, mardi, narine droite— Vénus, mercredi, narine gauche— Mercure, jeudi, oreille droite— Lune, vendredi, oreille gauche, ce sont bet, guimel, dalet, kaf, pé, resch, tav.

 
 

— 3. Bélier, nisan, foie— Taureau, iyyar, bile— Gémeaux, sivan, rate— Cancer, tammuz, estomac— Lion, ab, rein droit— Vierge, élul, rein gauche— Balance, tischri, intestin abstinent— Scorpion, marheschvan, intestin aveugle— Sagittaire, kislev, main droite— Capricorne, tébet, main gauche— Verseau, schebat, pied droit— Poissons, adar, pied gauche ; et ce sont hé, vav, zayin, ḥet, ṭet, yod, lamed, nun, samekh, ʿayin, ṣadé, qof.

 
 

Huitième Chapitre

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Avec l’alef ont été formés : l’air, l’atmosphère, la demi-saison, la poitrine et la règle de l’équilibre (fléau). Avec le mem ont été formés : l’eau, la terre, l’hiver, le ventre, le plateau du démérite. Avec le schin ont été formés : le feu, le ciel, l’été, la tête et le plateau du mérite. Avec le bet ont été formés : Saturne, le Sabbat, la bouche, la vie et la mort. Avec le guimel ont été formés : Jupiter, le dimanche, l’œil droit, la paix et le malheur. Avec le dalet ont été formés : Mars, le lundi, l’œil gauche, la sagesse et la sottise. Avec le kof ont été formés : le soleil, le mardi, la narine droite, la richesse et la pauvreté. Avec le ont été formés : Vénus, le mercredi, la narine gauche, la culture et le désert. Avec le resch ont été formés : Mercure, jeudi, l’oreille droite, la grâce et la laideur. Avec le tav ont été formés : la lune, le vendredi, l’oreille gauche, la domination et la servitude. Avec le bet ont été formés : le Bélier, nisan, le foie, la vue et la cécité. Avec le vav ont été formés : le Taureau, iyyar, la bile, l’ouïe et la surdité. Avec le zayin ont été formés : les Gémeaux, sivan, la rate, l’odorat et l’absence d’odorat. Avec le ḥet ont été formés : le Cancer, tammuz, l’estomac, la parole et le mutisme. Avec le ṭet ont été formés : le Lion, ab, le rein droit, la déglutition et la faim. Avec le yod ont été formés : la Vierge, élul, le rein gauche, le commerce sexuel et la castration. Avec le lamed ont été formés : la Balance, tischri, l’intestin abstinent, l’activité et l’importance. Avec nun ont été formés : le Scorpion, marheschvan, l’intestin aveugle, la marche et la claudication. Avec samekh ont été formés : le Sagittaire, kislev, la main droite, la colère et l’enlèvement du foie. Avec ʿayin ont été formés : le Capricorne, tébet, la main gauche, le rire et l’enlèvement de la rate. Avec ṣadé ont été formés : le Verseau, schebat, le pied droit, la pensée et l’enlèvement du cœur. Avec le qof ont été formés : les Poissons, adar, le pied gauche, le sommeil et la langueur. Et tous sont attachés au Dragon, à la sphère et au cœur— Le Dragon dans le monde est comme un roi sur le trône, la sphère dans l’année est comme un roi dans la ville, le cœur dans le corps est comme un roi dans la guerre. Le résumé de la chose est : Quelques-uns se réunissent avec d’autres et ceux-ci se réunissent avec ceux-là. Ceux-ci sont opposés à ceux-là et ceux-là opposés à ceux-ci. Ceux-ci sont le contraire de ceux-là et ceux-là sont le contraire de ceux-ci. Si ceux-ci ne sont pas, ceux-là ne sont pas, et si ceux-là ne sont pas, ceux-ci ne sont pas, et tous sont attachés au Dragon, à la sphère et au cœur.

 
 

Trois18 choses sont au pouvoir de l’homme (les mains, les pieds, les lèvres), trois choses ne sont pas au pouvoir de l’homme (les yeux, les oreilles, les narines). Il y a trois choses pénibles à entendre : la malédiction, le blasphème et la mauvaise nouvelle ; il y a trois choses agréables à entendre : la bénédiction, la louange et la bonne nouvelle. Trois regards sont mauvais : le regard de l’adultère, le regard du voleur et le regard de l’avare ; trois choses sont agréables à voir : le regard de la pudeur, le regard de la franchise et le regard de la générosité. Trois odeurs sont mauvaises : l’odeur de l’air corrompu, l’odeur d’un vent lourd et l’odeur des poisons ; trois odeurs sont bonnes : l’odeur des épices, l’odeur des festins et l’odeur des aromates. Trois choses sont mauvaises pour la langue : le bavardage, la calomnie et. l’hypocrisie ; trois choses sont bonnes pour la langue : le silence, la réserve et la sincérité.

 
 

Et lorsque Abraham notre père l’eut compris, qu’il imagina, combina, scruta et pensa, et que cela lui réussit, Dieu se révéla à lui et lui appliqua le verset : Avant que je t’aie formé dans le sein (maternel) je t’ai connu, et avant que tu sois sorti de la matrice, je t’ai sanctifié, je t’ai placé comme prophète parmi les nations : (Dieu) fit (d’Abraham) son ami et contracta une alliance avec lui et avec sa postérité.

 

Notes de la traduction du texte hébraïque par Mayer Lambert

1Litt. : Trois livres.

2בלימה, qui nous paraît signifier, dans la pensée de l’auteur : tiré de rien, est considéré comme la clé de voûte du monde, puisque le monde y est suspendu (Job, xxvi, 7).

3D’après les autres textes : par la parole de la langue et l’alliance de la chair.

4L’air, l’eau, le feu et ce qui en dérive.

5Les planètes et les étoiles.

6Le mot אלכסן ne paraît pas signifier ici diagonale.

7Les anges sont les nombres, qui ne sont presque rien au début, et qui s’étendent ensuite à l’infini.

8Nous avons supprimé un passage qui se retrouve III, 8, et qui n’a rien à faire ici.

9L’auteur veut sans doute dire que si les nombres sont infinis pour nous, ils ne le sont pas pour Dieu.

10Parce qu’il y a six combinaisons, trois fortes et trois faibles.

11Cette dernière explication est probablement une interpolation. L’auteur du Séfer Yesira paraît avoir expliqué תהו ובהו par רפש וטיט.

12La bile et le foie.

13La rate et l’estomac.

14Les reins.

15D’après Sabbataï Donolo ce serait l’œsophage et le bas-ventre.

16Chez Donolo : deux ravisseurs (les mains) et deux chasseurs (les pieds).

17D’après Donolo ces douze ne seraient pas les mêmes que les douze précités : ce serait la langue, le foie et la bile ; les yeux, les oreilles et le cœur ; les deux narines et la rate ; les deux orifices et la bouche.

18Ajouté d’après Sabbataï Donolo.

Notes de la traduction du texte judéo-arabe par Mayer Lambert

aLitt. : Trois choses. Dans le commentaire S. traduira : Trois livres.

bC’est-à-dire après lesquels il n’y a pas d’autre nombre, car après dix on recommence de nouveau la même série et ainsi de suite.

cSaadya ne traduit pas le mot יסוד, qui était pourtant dans son texte, car il se retrouve dans le commentaire, où il est joint à שלש אמות. Peut-être Saadya entend-il par יסוד la base, le principal, et alors il ferait rentrer ce sens dans [mot arabe]. Les éditions rapportent avec raison יסוד , à שתים ועשרים אותיות et il faut traduire : vingt-deux lettres fondamentales.

dV. Berésit Rabba, s.68.

eIci le manuscrit porte תחצי (mot arabe), tandis que pour le monde et l’année il y a תחצא.

fLe manuscrit porte יהוה avec deux qemâṣ

gC’est-à-dire un être extraordinaire.

hSaadya traduit de la même façon ערוגה, Cant., V.13 et VI,2. [Mot arabe] désigne un endroit humide , traversé par des rigoles où l’eau coule. (V. Dozy. Supplément.)

iJob, xxxvII, 6.

jIsaïe, xxxiv, 11.

kPsaumes, civ, 4.

Commentaire sur le Séfer Yeṣira ou Livre de la Création par le Gaon Saadya Gaon de Fayyoum. Publié et traduit par Mayer Lambert. Paris, 1891. [Version numérisée : Google].

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