Tafsir Rasag | תפסיר רס”ג
Version arabe d’Isaïe (chapitres 51-60)
Traduction Joseph Derenbourg dir. (1893-1899)
En noir, édition hébraïque et traduction français du Rabbinat français. En vert, édition arabe du Tafsir Rasag (TR) et traduction française éditée par Joseph Derenbourg.
Sommaire
ToggleChapitre 51
Écoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, vous qui recherchez l’Éternel ! Jetez les yeux sur le rocher d’où vous fûtes taillés, sur le puits de carrière d’où vous fûtes extraits.
Écoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, qui recherchez Dieu ! Regardez le rocher dont vous avez été taillés et le pic (qui a creusé) le puits dont vous avez été extraits.
Considérez Abraham, votre père, Sara, qui vous a enfantés ; lui seul je l’ai appelé, je l’ai béni et multiplié.
C’est-à-dire, regardez Abraham, votre père, et Sara, qui vous a portés dans son sein. Car je l’ai appelé (quand il était) unique ; puis je l’ai béni et multiplié.
Ainsi l’Éternel a consolé Sion, a consolé toutes ses ruines ; il a transformé son désert en Éden, sa solitude en jardin divin. Dans son sein régneront la joie et l’allégresse, les actions de grâces et la voix des cantiques.
Et sachez que de même Dieu consolera Sion et consolera toutes ses ruines. Il changera son désert en Éden et sa solitude en jardins de Dieu ; là se trouveront la joie et l’allégresse, les remerciements et le son du cantique,
Écoutez-moi, vous qui êtes mon peuple, prêtez-moi l’oreille, vous qui formez ma nation ! Car l’enseignement émane de moi, et j’établis la justice pour éclairer les nations.
Prêle-moi l’oreille, ô mon peuple ; ô ma nation, écoute-moi. Car une loi émanera de moi, grâce à laquelle mon jugement sera pour les peuples une lumière qui leur donnera le repos.
Elle est proche, ma justice, mon salut va éclore, et mes bras statuer sur les peuples ; en moi les îles espèrent, comptant sur ma puissance.
Et, de même que ma justice s’approchera et que mon secours en sortira, de même mes coups châtieront les peuples ; alors ils mettront leur espoir dans ma miséricorde et supporteront avec patience mes coups.
Levez vos regards vers les cieux et contemplez la terre en bas ! Car les cieux s’évanouissent comme la fumée, la terre s’en va comme un vêtement usé, et ses habitants meurent comme des insectes. Mais mon salut demeure éternellement et ma justice ne connaît pas de défaillance.
Élevez vos yeux vers le ciel et regardez la terre au-dessous de lui ; sachez que les cieux se dissiperont comme la fumée, que la terre s’usera comme le vêtement et que ses habitants mourront ainsi, tandis que mon secours s’étendra jusqu’à l’éternité et que mes pieux serviteurs ne seront pas effrayés.
Écoutez-moi, vous qui connaissez la justice, peuple qui portes ma loi dans ton cœur ! Ne craignez pas les insultes des hommes et ne soyez point effrayés de leurs outrages ;
Écoutez-moi, ô vous qui connaissez la justice, ô peuple dans le cœur duquel est ma loi. Ne craignez pas l’outrage des autres hommes et ne vous laissez pas effrayer par leurs insultes.
car ils seront comme un vêtement que mangent les mites, comme la laine que dévore la teigne, tandis que ma justice dure à jamais et mon salut d’âge en âge.
Certes, comme le vêtement, la teigne les dévorera, comme la laine, les vers les mangeront, tandis que ma justice se maintiendra éternellement et mon secours de génération en génération.
Et je dirai : Montre-loi, revêts-toi de force, ô puissance de Dieu, montre-toi comme aux jours anciens, comme dans les générations passées. N’est-ce pas toi qui as mis en pièces le perturbateur, qui repousses le dragon ?
N’est-ce pas toi qui desséchas la mer, les eaux du vaste gouffre, qui traças dans les flots profonds une route pour le passage des affranchis ?
N’est-ce pas toi qui dessèches dans la mer l’eau de l’abîme profond, qui changes les gouffres de la mer en chemin que traversent les délivrés ?
Oui, les rachetés du Seigneur reviendront ; ils rentreront à Sion avec des chants de triomphe, une joie perpétuelle couronnant leur tête. Joie et allégresse seront leur partage, adieu douleur et soupirs !
De même, ceux que Dieu rachète reviendront et entreront à Sion avec allégresse, avec une joie éternelle dans leurs cœurs. La joie et le contentement s’attacheront à eux et loin d’eux fuiront le soupir et la tristesse.
C’est moi, c’est moi qui vous console ! Qui es-tu, toi qui as peur d’hommes périssables, des fils d’Adam qui tout à l’heure seront de l’herbe ?
C’est moi-même qui vous console. Qu’avez-vous donc à vous effrayer d’un homme qui mourra ou d’un fils d’Adam qui passera comme l’herbe,
Oubliant l’Éternel, qui t’a créé, qui a étendu les cieux et fondé la terre, tu trembles sans cesse, tous les jours, devant la colère du tyran qui médite ta perte ; mais où donc est maintenant la colère du tyran ?
pour oublier Dieu ton créateur, qui étend le ciel et qui consolide la terre ? Tu t’es effrayé sans cesse et continuellement devant la colère de l’oppresseur, lorsqu’il l’avait préparée pour te perdre. Or, où est-elle, la colère de l’oppresseur ?
Rapidement le captif verra tomber ses chaînes ; il ne mourra pas dans son cachot et le pain ne lui fera pas défaut.
Puisqu’un remède est arrivé rapidement pour la faire cesser, les hommes ne mourront donc pas de misère et leur nourriture ne leur manquera pas.
Car je suis l’Éternel, ton Dieu, Celui qui dompte la mer quand ses flots se soulèvent, et qui se nomme l’Éternel-Cebaot.
Je suis Dieu, ton Maître, qui réprimande la mer, et alors ses vagues s’agitent, moi dont le nom est le Maître des armées.
J’ai déposé mes paroles dans ta bouche, et je t’ai abrité à l’ombre de ma main, voulant établir de [nouveaux] cieux et réédifier la terre, et dire à Sion : « Tu es mon peuple ! »
Je t’ai enseigné mes paroles et je t’ai abrité à mon ombre ; et, de même que j’ai fixé le ciel et que j’ai fondé la terre, ainsi je dirai aux gens de Sion : Vous êtes mon peuple.
Réveille-toi, réveille-toi ! Debout, Jérusalem ! Tu as été abreuvée, par la main du Seigneur, du calice de sa colère ; la lie de la coupe du vertige, tu l’as bue, tu l’as épuisée.
Réveille-toi, réveille-toi, mon peuple, ô Jérusalem, toi qui as bu de la part de Dieu la coupe de sa colère ; même la lie de la coupe qui donne le vertige, tu l’as bue et absorbée.
Et pas un ne la soutient de tous les fils qu’elle a enfantés ! Pas un ne saisit sa main de tous les enfants qu’elle a élevés !
On a dit à ton sujet : Elle n’a pas de guide parmi tous les enfants qu’elle a enfantés, ni personne qui la prenne par la main parmi tous les enfants qu’elle a élevés.
Deux coups t’ont frappée, nul ne t’a plainte : la dévastation et la ruine, la famine et le glaive ; à qui donnerais-je mission de te consoler ?
Pour deux des maux qui l’ont atteint, qui te plaindra ? pour le ravage et la ruine, pour la faim et l’épée, qui te consolera ?
Tes enfants, défaillants, gisent au carrefour de toutes les rues comme le buffle pris au piège, étourdis qu’ils sont par la colère de l’Éternel, par l’animadversion de ton Dieu.
Tes fils ont langui et se sont étendus au coin de toutes les places publiques, comme l’antilope dans le filet, remplis qu’ils sont de la colère de Dieu et de la réprimande de ton Maître.
Or donc, écoute ceci, infortunée, toi qui es ivre, mais non de vin.
C’est pourquoi, écoute ceci, ô malheureuse, ô femme ivre, mais non de vin.
Ainsi parle ton Maître, l’Éternel ; ton Dieu, le champion de ton peuple : « Vois, je retire de ta main le calice du vertige ; la lie de la coupe de ma colère, tu ne la boiras plus.
Ainsi dit Dieu, ton Seigneur et ton Maître, qui lutte en faveur de son peuple : Voici que moi je prendrai de ta main la coupe qui donne le vertige, c’est-à-dire la lie de la coupe de ma colère, et tu ne la boiras plus jamais.
Je la mettrai dans la main de ceux qui t’ont contristée, de ceux qui, s’adressant à ta personne, te disaient : « Couche-toi à terre, que nous passions [sur toi] ! » Et tu faisais de ton dos comme un sol qu’on foule, comme une rue pour les passants.
Et je la mettrai dans la main de ceux qui le tourmentaient et te disaient : Baisse-toi, pour que nous passions. Tu as alors présenté ton dos comme le sol et comme la place publique pour les passants.
Chapitre 52
Réveille-toi, réveille-toi ! Pare-toi de ta force, ô Sion ! Revêts tes habits de fête, ô Jérusalem, Cité sainte ! Car désormais personne d’incirconcis ni d’impur n’entrera plus chez toi.
Apparais, apparais, revêts ta force, ô Sion, revêts tes vêtements de gloire, ô Jérusalem, ville sainte, car il n’entrera plus jamais chez toi d’incirconcis ni d’impur.
Secoue ta poussière, lève-toi et reprends ta place, Jérusalem ! Débarrasse ton cou des liens qui l’enserrent, ô captive, fille de Sion !
Secoue la poussière, lève-toi, et assieds-toi, ô Jérusalem, dénoue les liens de ton cou, ô captive, communauté de Sion.
Car ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : « Gratuitement vous avez été vendus, et sans dépense d’argent vous serez rachetés ! »
Ainsi a dit Dieu : De même que vous avez été vendus pour rien, de même ce n’est pas à prix d’argent que vous serez affranchis.
Oui, ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : « À l’origine, mon peuple descendit en Égypte pour y séjourner, et puis Achour l’opprima sans motif.
Et Dieu a dit encore : Comme j’ai agi pour l’Égypte où mon peuple est descendu d’abord afin d’y habiter, ainsi j’agirai pour l’Assyrie qui l’a dépouillé en dernier lieu.
Et maintenant, qu’ai-je à faire ici, puisque mon peuple a été capturé gratuitement ? Ses dominateurs poussent des cris de triomphe, dit le Seigneur, et constamment, chaque jour, mon nom est outragé !
Et maintenant, dit Dieu, pourquoi ici mon peuple est-il entraîné sans motif, pourquoi ses maîtres poussent-ils des hurlements, dit Dieu, et mon nom pendant tout ce temps est sans cesse blasphémé ?
Eh bien donc ! Que mon peuple connaisse ce nom ; eh bien donc ! [Qu’il sache] en ce jour que moi qui parle, je suis là ! »
Mais mon peuple connaîtra mon nom et saura aussi que c’est moi qui lui adresse la parole, comme je l’avais fait.
Qu’ils sont gracieux sur les montagnes les pieds du messager qui annonce la paix, du messager de bonnes nouvelles, qui annonce la délivrance, qui dit à Sion : « Ton Dieu est roi ! »
Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds d’un messager de bonheur, annonçant le salut, qui dit à Sion : Le règne de ton Maître est apparu,
C’est le cri de tes sentinelles ! Ils élèvent la voix et ensemble ils jettent des accents de triomphe ; car ils voient, de leurs propres yeux, l’Éternel rentrer dans Sion.
(qu’il est beau) le cri de tes sentinelles qui ont élevé la voix en jubilant toutes, puisqu’elles verront face à face le retour de la lumière de Dieu à Sion.
Eclatez en cris de joie, chantez en chœur, ruines de Jérusalem ! Car l’Éternel console son peuple, délivre Jérusalem.
Donc exclamez-vous et jubilez tous, ô gens des ruines de Jérusalem, puisque Dieu a consolé son peuple et a pris Jérusalem sous sa protection.
L’Éternel déploie son bras auguste aux regards de tous les peuples, et tous les confins de la terre sont témoins de l’œuvre de salut de notre Dieu.
Dieu a montré sa puissance sanctifiée en présence de tous les peuples et tous les habitants des contrées de la terre ont vu le salut de notre Maître.
Aussi partez, partez, sortez de là et n’approchez d’aucune impureté ; et, lorsque vous en serez sortis, purifiez-vous, ô vous qui portez les livres de Dieu.
Car ce n’est pas avec une hâte éperdue que vous vous échapperez, ce n’est pas dans une fuite précipitée que vous partirez ; mais l’Éternel sera votre avant-garde, votre arrière-garde le Dieu d’Israël.
Car ce n’est pas avec précipitation que vous sortirez et ce n’est pas en fuyant que vous vous en irez ; mais Dieu sera à votre avant-garde ; lui, le Dieu d’Israël, sera à votre arrière-garde. –
Voyez, mon serviteur prospère ; il s’élève, grandit, est placé très haut.
Certes mon envoyé sera intelligent ; il sera élevé, exalté et placé très haut.
Autant la multitude fut stupéfaite à son sujet, (car il était défiguré au point de n’avoir plus rien d’humain ; son apparence n’était plus celle des fils d’Adam !)
Et comme la foule (des hommes) aura horreur de lui, tant son aspect sera gâté entre eux tous et son extérieur parmi les fils d’Adam,
autant il fera accourir des peuples nombreux, les rois se tiendront bouche close devant lui, car ce qui ne leur a pas été conté, ils le verront, ils observeront ce qu’ils n’avaient pas ouï dire.
de même il dispersera les peuples nombreux et devant lui les rois fermeront leurs bouches ; car ils auront vu une chose telle qu’on ne leur en a jamais racontée et ils auront été témoins d’une chose dont ils n’avaient jamais entendu la pareille.
Chapitre 53
Qui a ajouté foi à l’annonce qui nous a été faite ? Et à qui s’est révélé le bras de Dieu ?
Qui a ajouté foi à nos nouvelles que voici ? et la puissance de Dieu, sur qui apparaîtra-t-elle ?
Il poussait devant lui, pareil à un faible rejeton, à une racine plantée dans un sol brûlé. Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, ni grâce pour nous le rendre aimable.
Qui auparavant a poussé comme le rejeton et comme une racine isolée dans un pays de désert ? Il n’avait ni charme ni éclat, et, lorsque nous l’avons regardé, il n’avait pas d’apparence, pour que nous le désirions ?
Méprisé, repoussé des hommes, homme de douleurs, expert en maladies, il était comme un objet dont on détourne le visage, une chose vile dont nous ne tenions nul compte.
Tellement il était méprisé, retranché des hommes, endolori, connu pour ses maladies, pareil à celui devant lequel on se voile la face, tant il était méprisé et nous ne tenions pas compte de lui ;
Et pourtant ce sont nos maladies dont il était chargé, nos souffrances qu’il portait, alors que nous, nous le prenions pour un malheureux atteint, frappé par Dieu, humilié.
alors que lui il a supporté nos maladies, qu’il s’est chargé de nos douleurs et que nous, nous l’avons cru éprouvé, frappé de la part de Dieu et châtié ;
Et c’est pour nos péchés qu’il a été meurtri, par nos iniquités qu’il a été écrasé ; le châtiment, gage de notre salut, pesait sur lui, et c’est sa blessure qui nous a valu la guérison.
alors qu’il était rendu malade par nos péchés, écrasé par nos fautes, que nous étions débarrassés de la punition qui nous revenait et que par ses blessures nous étions guéris.
Nous étions tous comme des brebis errantes, chacun se dirigeant de son côté, et Dieu a fait retomber sur lui notre crime à tous.
Nous tous nous avons erré comme les brebis et nous nous sommes dirigés chacun selon sa voie et voici que Dieu a fait retomber sur lui nos fautes à tous.
Maltraité, injurié, il n’ouvrait pas la bouche ; pareil à l’agneau qu’on mène à la boucherie, à la brebis silencieuse devant ceux qui la tondent, il n’ouvrait pas la bouche.
Il a été secoué dans les tourments, sans qu’il ouvrît la bouche comme l’agneau que l’on conduit à l’abattoir, comme une brebis devant son tondeur reste muette ; il n’a pas ouvert la bouche.
Faute de protection et de justice, il a été enlevé. Qui pourrait décrire sa destinée ? Car il s’est vu retrancher du pays des vivants, les coups qui le frappaient avaient pour cause les péchés des peuples148.
Après l’emprisonnement et la comparution devant les juges, il est enlevé et personne dans sa génération ne souffle mot, au point qu’il a été retranché du pays de la vie, tandis que le malheur devait frapper mon peuple à cause de son péché.
On a mis sa sépulture avec celle des impies, son tombeau avec celui des [mauvais] riches, quoiqu’il n’eût fait aucun mal et qu’il n’y eût jamais de fraude dans sa bouche.
Sa tombe a été placée par dérision à côté des méchants et à côté de ceux qui se sont enrichis en le tuant injustement, bien qu’il n’eût rien fait d’injuste et qu’il n’y eût pas de ruse dans sa bouche,
Mais Dieu a résolu de le briser, de l’accabler de maladies, voulant que, s’il s’offrait lui-même comme sacrifice expiatoire, il vît une postérité destinée à vivre de longs jours, et que l’œuvre de l’Éternel prospérât dans sa main.
Dieu a voulu, en le frappant et en le rendant malade, que sa personne fît reconnaître le péché comme un péché ; il verra la postérité élue prolonger ses jours et la volonté de Dieu prospérera dans sa main.
Délivré de l’affliction de son âme, il jouira à satiété du bonheur ; par sa sagesse le juste, mon serviteur, fera aimer la justice à un grand nombre et prendra la charge de leurs iniquités.
Pour les souffrances de son âme il verra une récompense et il s’en rassasiera ; par son intelligence il reconnaîtra l’innocence de l’innocent. Tel sera mon envoyé en face de la foule, dont il supportera les péchés.
C’est pourquoi je lui donnerai son lot parmi les grands ; avec les puissants il partagera le butin, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort et s’est laissé confondre avec les malfaiteurs, lui, qui n’a fait que porter le péché d’un grand nombre et qui a intercédé en faveur des coupables.
C’est pourquoi je lui donnerai une part avec les grands, et avec les puissants il partagera le butin, parce qu’il s’est exposé à la mort et qu’il a été compté parmi les scélérats, alors qu’il avait porté le péché de la foule ; et il priera pour les scélérats.
Chapitre 54
Réjouis-toi, femme stérile149 qui n’as point enfanté ! Fais éclater ton allégresse et chante, toi qui n’as pas été en mal d’enfant ! Car plus nombreux seront les enfants de la femme délaissée que de la femme mariée, a dit l’Éternel.
Réjouis-toi, ô communauté pareille à une femme stérile qui n’a pas enfanté ; pousse des cris de joie et jubile, ô nation semblable à une femme qui n’a pas eu les douleurs de l’accouchement ; car les habitants du désert seront plus nombreux que ceux de la terre habitée.
Elargis l’emplacement de ta tente, qu’on déploie les tentures de ta demeure, n’y épargne rien ! Allonge tes cordes, fixe solidement tes chevilles !
Aussi élargis la place de ta tente et qu’on déploie les rideaux de tes demeures sans que tu t’y opposes ; allonge tes cordes et affermis tes pieux !
Car de droite et de gauche tu déborderas, et tes enfants recueilleront l’héritage des nations, peupleront des villes devenues solitaires.
Car tu t’étendras à droite et à gauche, ta descendance héritera des nations et peuplera des villes désertes.
Ne crains pas, car tu ne seras plus humiliée ; ne sois pas confuse, car tu ne subiras plus d’outrage ; car la honte de ta jeunesse, tu l’oublieras, le déshonneur de ton veuvage, tu ne t’en souviendras plus.
Ne crains pas, car tu ne seras pas déçue ; ne rougis pas, car tu ne seras pas confondue ; mais tu oublieras la honte de ta jeunesse, et l’opprobre de ton veuvage, tu ne t’en souviendras jamais.
Oui, ton époux ce sera ton Créateur, qui a nom l’Éternel-Cebaot, ton sauveur sera le Saint d’Israël, qui s’appelle le Dieu de toute la terre.
Certes ton Maître, ton créateur, son nom est le Maître des armées, et ton protecteur, le Saint d’Israël, est appelé le Dieu du monde entier.
Car comme une femme abandonnée et au cœur affligé, l’Éternel t’a rappelée ; la compagne de la jeunesse peut-elle être un objet de dédain ? Ainsi parle le Seigneur.
Car Dieu t’a seulement appelée femme abandonnée pour un moment, dont l’âme a été attristée, ou bien épouse de la jeunesse, qu’on a repoussée pour un temps, a dit ton Maître.
Un court instant je t’ai délaissée, et avec une grande tendresse je veux te recueillir.
Or, si je t’ai délaissée un court instant, voici que je réunirai tous les tiens par une large miséricorde.
Dans un transport de colère je t’ai, un instant, dérobé ma face ; désormais je t’aimerai d’une affection sans bornes, dit ton libérateur, l’Éternel.
Et si, dans un débordement de colère, j’ai voilé ma faveur pour un instant devant toi, c’est avec une bienveillance éternelle que j’aurai pitié de toi, a dit ton protecteur, Dieu.
Certes, je ferai en cela comme pour les eaux de Noé : de même que j’ai juré que le déluge de Noé ne désolerait plus la terre, ainsi je jure de ne plus m’irriter ni diriger des menaces contre toi.
C’est pour moi comme le temps de Noé ; de même que j’ai juré qu’il ne passerait plus jamais sur la terre rien de semblable aux eaux du temps de Noé, ainsi j’ai juré que je ne me mettrais plus en colère contre toi et que je ne te repousserais plus.
Que les montagnes chancellent, que les collines s’ébranlent, ma tendresse pour toi ne chancellera pas, ni mon alliance de paix ne sera ébranlée, dit Celui qui t’aime, l’Éternel !
Même les montagnes pourraient s’ébranler et les collines fléchir ; mais ma grâce ne s’ébranlera pas en se retirant de toi, et le pacte de mon salut ne fléchira pas, a dit Celui qui a pitié de toi, Dieu.
O infortunée, battue par la tempête, privée de consolation ! Vois, je cimenterai tes pierres avec le stuc, et je te bâtirai sur le saphir.
Ô malheureuse, amenée en captivité, qui n’as pas été consolée, voici que moi j’encastrerai les pierres dans l’antimoine et je te fonderai sur les saphirs.
Je te construirai des créneaux en pur cristal, des portes en escarboucles, et toutes tes barrières seront en pierres précieuses.
Je formerai de rubis tes fenêtres, de diamants tes portes et de pierres précieuses toutes tes frontières.
Tous tes enfants seront les disciples de l’Éternel ; grande sera la concorde de tes enfants.
Toute ta famille, ce seront des disciples de Dieu, et combien sera grand leur salut !
Tu seras affermie par la justice : bannis toute idée d’oppression, car tu n’auras rien à craindre ; de terreur, car tu seras garantie contre elle.
C’est par la justice que tu seras raffermie, tu seras loin de l’oppression, que tu ne craindras même pas, et de l’écrasement, qui ne t’approchera pas.
Que si l’on se mettait contre toi, ce serait sans mon aveu ; quiconque se mettra contre toi succombera sur ton sol.
Il se peut que quelqu’un habite le pays sans ma volonté. Mais celui qui aura décidé d’habiter chez toi tombera au milieu de toi.
Certes, c’est moi qui ai créé le forgeron, lequel attise la braise ardente et façonne l’instrument pour l’usage auquel il est destiné ; moi aussi j’ai créé le destructeur qui cause des dégâts.
Car c’est moi qui ai créé les ouvriers, et parmi eux celui qui souffle le feu dans les charbons et qui produit des vases par son travail, et moi j’ai créé le destructeur pour qu’il détruise.
Tout instrument forgé contre toi sera impuissant, toute langue qui se dressera contre toi pour t’accuser sera convaincue d’injustice ; tel est le partage des serviteurs de l’Éternel, et l’arrêt équitable qu’ils obtiennent de moi, dit l’Éternel.
Donc toute arme qui sera forgée contre toi ne réussira pas, et toute langue qui te combattra en justice, tu en triompheras. Cela rentre dans l’apanage des protégés de Dieu et tels sont leurs avantages auprès de moi, dit Dieu.
Chapitre 55
Ah ! Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! Vous qui n’avez point d’argent, venez, approvisionnez-vous et mangez ; gratuitement, sans rétribution, venez, fournissez-vous de vin et de lait !
Ô assemblée des altérés, venez vers une eau qui ne vous coûtera rien ; puis venez, approvisionnez-vous et mangez gratuitement ; puis venez et, sans dépenser d’argent ni autre chose approvisionnez-vous devin et de lait.
Pourquoi dépensez-vous de l’argent pour un pain qui ne nourrit point, le fruit de vos peines pour un aliment qui ne rassasie pas ? Écoutez, écoutez-moi ! Alors vous mangerez ce qui est bon, et votre âme se délectera de mets savoureux.
Pourquoi payeriez-vous de l’argent pour ce qui n’est pas de la nourriture et dépenseriez-vous vos revenus pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi attentivement et vous mangerez ce qu’il y a de meilleur, et vos personnes se délecteront de la graisse.
Prêtez-moi l’oreille et venez à moi, écoutez et votre âme renaîtra, et je vous accorderai une alliance indissoluble, les bienfaits durables promis à David.
Bien plus, inclinez vos oreilles, puis avancez vers moi et écoutez ce qui vivifiera vos âmes, car je contracte avec vous une alliance éternelle, semblable à mes faveurs constantes envers David.
Certes, je l’ai établi comme un témoin pour les nations, comme le guide et le législateur des peuples.
De même que je l’ai placé comme témoin pour les peuples, pour diriger et ordonner,
Des nations à toi inconnues, tu les convoqueras ; des peuples qui ne te connaissent pas accourront à toi, en l’honneur de l’Éternel, ton Dieu, et du Saint d’Israël, qui a voulu te rendre illustre.
de même toi, ô Israël tu appelleras un peuple que tu ne connaissais pas, et un peuple qui ne te connaissait pas accourra vers toi, à cause de Dieu ton maître et pour le Saint d’Israël, qui est ta gloire.
Cherchez le Seigneur pendant qu’il est accessible ! Appelez-le tandis qu’il est proche !
Cherchez Dieu, de manière qu’il se laisse trouver par vous ; et invoquez-le de telle sorte qu’il soit proche de vous.
Que le pervers abandonne sa voie, et l’impie ses machinations, qu’il revienne à l’Éternel, il aura pitié de lui, à notre Dieu, car il prodigue son pardon !
Que le méchant abandonne sa voie et l’homme d’iniquité ses desseins ; qu’il retourne vers Dieu, qui aura pitié de lui, et vers notre Maître, car il prodigue le pardon.
Car vos pensées ne sont pas mes pensées, ni vos voies ne sont mes voies, dit l’Éternel.
En effet, ma décision ne ressemble pas à votre décision, et vos voies ne ressemblent pas à mes voies, dit Dieu.
Mais autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont au-dessus de vos voies, et mes pensées de vos pensées.
Mais certes, de même que les cieux sont plus élevés que la terre, de même mes voies sont plus élevées que vos voies et ma décision l’est plus que votre décision.
Oui, comme la neige et la pluie, une fois descendues du ciel, n’y retournent pas avant d’avoir humecté la terre, de l’avoir fécondée et fait produire, d’avoir assuré la semence au semeur et le pain au consommateur,
Comme la pluie et la neige descendent du ciel, et n’y retournent point, mais arrosent la terre, la fécondent et la fertilisent, donnent des grains au semeur et de la nourriture à qui mange,
telle est ma parole : une fois sortie de ma bouche, elle ne me revient pas à vide, sans avoir accompli mon vouloir et mené à bonne fin la mission que je lui ai confiée.
de même mon ordre qui sort de ma parole, ne revient pas vers moi sans effet ; mais il accomplit ce que je veux et il fait réussir ce pour quoi je l’ai envoyé.
Aussi, avec joie, vous vous mettrez en marche, reconduits par un cortège pacifique ; devant vous, montagnes et collines éclateront en cris d’allégresse, et tous les arbres des champs battront des mains.
C’est ainsi que vous partirez avec joie et que vous serez ramenés en paix ; les habitants des montagnes et des collines éclateront en chants d’allégresse devant vous et les possesseurs des arbres des champs battront des mains.
Où croissaient les broussailles croîtra le cyprès, et à la place de l’ortie, le myrte s’élèvera ; et ce sera pour l’Éternel un titre de gloire, un monument éternel et impérissable.
À la place des lotus il fera pousser pour vous des cyprès ; et à la place de la bruyère le myrte ; ce sera pour Dieu un titre et un signe éternel, indestructible.
Chapitre 56
Ainsi parle l’Éternel : « Observez la justice et faites le bien ; car mon secours est près de venir et mon salut de se manifester.
Ainsi a parlé Dieu : Observez le droit et agissez avec équité ; car la venue de mon secours est proche et ma justification vous apparaîtra.
Heureux l’homme qui fait cela, et le fils d’Adam qui s’y tient fortement ! Heureux qui respecte le Sabbat et ne le profane point, et qui garde sa main de toute action mauvaise !
Heureux l’homme qui pratique ces lois et le fils d’Adam qui s’y applique, en se gardant de profaner le sabbat et en gardant sa main de toute mauvaise action.
Et qu’il ne dise pas, le fils de l’étranger qui s’est rallié à l’Éternel : « Certes, le Seigneur m’exclura de son peuple ! » Et qu’il ne dise pas, l’eunuque : « Hélas ! Je ne suis qu’un arbre desséché ! »
Que l’étranger qui s’attache à Dieu ne dise pas : Dieu me séparera de son peuple ; et que l’eunuque ne dise pas : Je ne ressemble qu’à un bois desséché.
Car ainsi s’exprime l’Éternel : « Aux eunuques qui observent mes sabbats, qui se complaisent à ce que j’aime, qui s’attachent à mon alliance,
Car ainsi a dit Dieu au sujet des eunuques qui observeront mes sabbats, qui choisiront ce que je veux et qui s’attacheront à mon alliance :
à eux, j’accorderai, dans ma maison et dans mes murs, un monument, un titre qui vaudra mieux que des fils et des filles ; je leur accorderai un nom éternel, qui ne périra point.
Je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs un rang et une réputation valant mieux que des fils et des filles ; je leur donnerai un nom éternel, impérissable.
Et les fils de l’étranger, qui s’agrègent à l’Éternel, se vouant à son culte, aimant son nom et devenant pour lui des serviteurs ; tous ceux qui observent le sabbat et ne le profanent point, qui persévèrent dans mon alliance,
Et les étrangers, qui s’attachent à Dieu pour le servir, aimer son nom et être ses serviteurs, qui se gardent de profaner le sabbat et qui maintiennent mon alliance,
je les amènerai sur ma sainte montagne, je les comblerai de joie dans ma maison de prières, leurs holocaustes et autres sacrifices seront les bienvenus sur mon autel ; car ma maison sera dénommée Maison des prières pour toutes les nations. »
je les ferai entrer vers la montagne de mon sanctuaire, et je les réjouirai dans ma maison de prière ; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel, parce que ma maison sera appelée pour tous les peuples une maison de prière.
Parole du Seigneur, de l’Éternel, qui rassemble les dispersés d’Israël : « Il en est d’autres que je recueillerai en même temps que seront recueillis les siens. »
Ainsi a parlé Dieu, qui rassemble les exilés des gens d’Israël. Puis je leur ajouterai encore parmi ceux qui leur seront réunis
Vous tous, animaux des champs, arrivez ! Bêtes de la forêt, accourez toutes, pour vous repaître !
tous les animaux sauvages de la plaine, qui viendront pour manger tous les animaux sauvages de la forêt.
Ses gardiens sont tous aveugles et ne remarquent rien ; tous ils sont comme des chiens muets, qui ne savent aboyer ; ils rêvent, restent couchés, aiment le sommeil.
Ceux d’entre eux qui sont en observation sont tous des aveugles qui ne savent rien ; ils sont tous comme des chiens muets qui ne peuvent pas aboyer, mais qui grognent, se couchent et aiment dormir,
Et ces chiens effrontés de leur nature, sont insatiables ; et eux-mêmes, les bergers, ne savent rien comprendre. Tous ils suivent leur propre voie, chacun, de son côté, poursuivant son intérêt.
dont le naturel est effronté, insatiable ; de même ceux-ci, leurs bergers ne savent pas comprendre et tous ils se sont dirigés dans leurs routes, chacun choisissant sa direction d’après son intérêt.
« Arrivez, je vais chercher du vin, et nous nous gorgerons de liqueurs fortes et ainsi ferons-nous encore demain. Combien grand sera le régal ! »
Ils disent : Venez, nous prendrons du vin et nous accaparerons la boisson enivrante, et demain sera comme aujourd’hui, mais supérieur et bien meilleur.
Chapitre 57
Le juste périt et personne ne le prend à cœur, les hommes de bien sont enlevés, et nul ne s’avise que c’est à cause de la perversité [régnante]150 que le juste disparaît.
Déjà parmi eux les justes ont péri et personne ne tourne son cœur vers le bien ; les hommes vertueux sont enlevés et personne n’y réfléchit, et cependant leur enlèvement n’a lieu qu’à cause des malheurs.
Il entre dans la paix, repose sur sa couche, celui qui suit son droit chemin.
À eux seuls (Dieu) accordera la paix ; quiconque marche droit devant soi reposera tranquillement sur sa couche.
Mais vous, approchez-vous d’ici, enfants de la magicienne, race issue d’un père adultère et d’une mère prostituée !
Et quant à vous, approchez de là, vous qui étudiez les présages, ô génération de la débauche infâme et de l’adultère.
Contre qui dirigez-vous vos railleries ? Contre qui ouvrez-vous une large bouche et tirez-vous la langue ? Vous êtes bien les enfants du péché, une lignée de mensonge.
Avec qui vous délectez-vous, et pour qui vous élargissez-vous la bouche, allongez-vous la langue ? N’êtes-vous pas les enfants du péché, la race de la fausseté ?
Vous vous enflammez dans les bocages, sous chaque arbre verdoyant ; vous égorgez les enfants dans les ravins, sous les pointes des rochers !
ceux qui s’échauffent avec des béliers, au lieu d’arbres fruitiers, qui sacrifient les enfants dans les vallées sous les cavernes des rochers.
Tu fixes ton choix sur les pierres polies du torrent : voilà, voilà ton lot ! Même à elles tu verses des libations, tu apportes des offrandes : se peut-il que j’en prenne mon parti ?
Vous prenez votre part chez ceux qui ont les joues imberbes et ils sont votre lot tant qu’ils sont ainsi ; c’est à eux que vous versez les libations et que vous présentez les offrandes. Est-ce que cela, je vous le pardonnerai ?
Sur des montagnes hautes et altières, tu établis ta couche ; là aussi tu grimpes pour faire des sacrifices.
Sur toute montagne haute et élevée d’entre eux, vous avez établi votre couche et vous y êtes montés pour pratiquer le meurtre.
Derrière le battant et le poteau de la porte, tu places l’objet de ton culte ; t’éloignant de moi, tu découvres ta couche, tu la places haut et tu l’élargis. Il en est avec qui tu pactises, tu aimes leur commerce, tu saisis toutes les occasions favorables151.
Et derrière leur battant et leurs bâtis, vous avez mis votre membre viril, et cela parce que vous vous êtes retirés de moi ; vous êtes montés, vous avez élargi votre couche, vous vous êtes alliés à quelques-uns d’entre eux, ceux dont vous avez aimé partager la couche et regarder les mains.
Tu te présentes au roi152 avec des présents d’huile, tu prodigues tes parfums, tu envoies tes messagers au loin, tu les fais descendre jusqu’au Cheol.
Et quant à toi, tu as apporté aux rois tes huiles rares, tu leur as prodigué tes parfums et tu leur as envoyé tes messagers au loin et tu es descendue vers eux (comme) vers l’enfer.
À force de faire du chemin, tu es devenue lasse ; tu ne dis pas : « C’en est trop ! » Tu as retrouvé la vigueur de ton bras, c’est pourquoi tu n’as pas connu de défaillance.
Par l’excès de ta course tu l’es fatiguée, sans que tu aies dit : Assez ! Et l’animal qu’a cherché ta main, tu l’as trouvé ; c’est pourquoi tu n’as pas tremblé.
Mais qui donc crains-tu, qui redoutes-tu pour commettre cette trahison, pour perdre mon souvenir et le chasser de ton cœur ? N’est-ce pas, je gardais le silence, et depuis trop longtemps ? C’est pourquoi tu ne me crains pas !
Quel est celui dont tu t’es inquiétée et que tu as craint, alors que tu montais ? et à moi tu n’as pas pensé et tu ne m’as pas rappelé à ton esprit ; n’est-ce pas moi qui suis longanime, en particulier depuis que tu existes ; et moi, tu ne me crains pas.
Je vais proclamer tes mérites153, et tes œuvres ne te porteront pas bonheur.
Certes c’est moi qui ferai triompher ta cause ; quant à tes œuvres présentes, elles ne te serviront pas.
Lorsque tu feras entendre tes cris, qu’ils te sauvent, ceux que tu as groupés autour de toi ! Mais non, tous tant qu’ils sont, le vent les emporte, un souffle les enlève. Au contraire, celui qui se met sous mon abri sera maître du pays et possédera ma sainte montagne.
Lorsque tu crieras pour qu’elles te délivrent en se réunissant, alors toutes seront pour ainsi dire emportées par le vent et enlevées par la poussière ; mais celui qui s’abrite en moi héritera du pays et conquerra la montagne de mon sanctuaire.
Et l’on dira : « Nivelez, nivelez, déblayez la route ! Enlevez tout obstacle de la voie de mon peuple ! »
Il dira : Purifiez, purifiez (vos cœurs) et débarrassez-en les voies, enlevez les pierres d’achoppement sur la route de mon peuple.
Car ainsi parle le Dieu très haut et suprême, Celui qui habite l’Éternité et qui a nom le Saint : « Sublime et saint est mon trône ! Mais il est aussi dans les cœurs contrits et humbles, pour vivifier l’esprit des humbles, pour ranimer le cœur des affligés.
Sachez qu’ainsi a parlé le Très-Haut, le sublime, qui subsiste éternellement, dont le nom est saint : Moi, j’habite le ciel et le sanctuaire et avec le faible et l’humble, pour ranimer le souffle des humbles et pour fortifier le cœur des opprimés.
Non ; je ne veux pas disputer sans trêve, être toujours en colère, car l’esprit finirait par s’éteindre devant moi, avec ces âmes que moi-même j’ai créées.
Je ne vous querellerai pas éternellement et ce n’est pas pour toujours que je serai courroucé contre vous, car c’est de moi qu’émane l’esprit qui vous enveloppe et votre âme, c’est moi qui l’ai créée.
C’est contre sa criminelle cupidité que je me suis irrité ; j’ai sévi contre lui en dérobant ma face, en n’écoutant que ma colère, alors que, rebelle, il suivait les caprices de son cœur.
Une fraction de vous, à cause du péché de sa cupidité, je me suis irrité contre elle et je l’ai frappée en secret et ouvertement, tant qu’elle est restée rebelle en (suivant) ses propres desseins.
J’ai observé ses voies et je veux le guérir, le guider, lui dispenser la consolation, à lui et à ceux qui sont en deuil à son sujet.
Mais ensuite, lorsque j’ai vu sa manière d’agir, j’ai dû le guérir, le guider moi-même et lui rendre la consolation à lui et à ceux qui s’affligent à cause de lui.
Celui qui crée [la parole], fruit des lèvres : « Paix, paix, dit-il, pour qui s’est éloigné comme pour le plus proche ! Je le guérirai, » ainsi parle l’Éternel.
(Ainsi) a parlé Dieu, le créateur de l’articulation des lèvres : Paix, paix à l’éloigné et au proche, et moi, je les guérirai !
Mais les pervers sont comme une mer houleuse, qui ne peut s’apaiser et dont les eaux bouillonnent de limon et de fange.
Quant aux impies, ils sont comme la mer agitée qui ne peut pas se reposer et dont les eaux sont troublées par la vase et le limon !
Point de paix, dit mon Dieu, pour les méchants !
Il n’y a pas de paix, dit mon Maître, pour les infidèles.
Chapitre 58
Crie à plein gosier, ne te ménage point ! Comme le cor fais retentir ta voix ! Et expose à mon peuple son iniquité, à la maison de Jacob ses péchés.
(Dieu) m’a dit : Appelle à plein gosier et ne t’arrête pas ; élève ta voix comme la trompette ; instruis de leurs péchés (certains hommes) de mon peuple, et de leurs méfaits, certaines gens de Jacob.
Jour par jour ils s’adressent à moi et manifestent le désir de connaître mes voies ; à la façon d’un peuple pratiquant la justice, qui n’aurait jamais trahi la loi de son Dieu, ils me demandent des règles de justice, ils sollicitent la présence de Dieu.
Eux, ils me cherchent jour par jour, voulant que je leur enseigne mes voies, comme une nation qui aurait pratiqué la vertu et qui n’aurait pas abandonné la loi de son Maître. Ils me demandent les jugements de l’équité et prétendent s’avancer vers le jugement de Dieu.
« Pourquoi jeûnons-nous, sans que tu t’en aperçoives ? Mortifions-nous notre personne, sans que tu le remarques ? » — C’est qu’au jour de votre jeûne, vous poursuivez vos intérêts et tyrannisez vos débiteurs.
Ils disent : « Pourquoi avons-nous jeûné, sans que tu nous en aies tenu compte ; pourquoi nous sommes-nous mortifiés sans que tu nous l’aies reconnu ? » Au jour de votre jeûne, vous poursuivez votre but ; et vous exigez le payement (du fruit) de vos peines.
Oui, vous jeûnez pour fomenter querelles et dissensions, pour frapper d’un poing brutal ; vous ne jeûnez point à l’heure présente pour que votre voix soit entendue là-haut.
Ce n’est que pour vous disputer et pour vous quereller que vous jeûnez, et aussi pour vous battre les uns les autres avec le poing de l’iniquité ; et en agissant ainsi, vous ne jeûnez pas de manière à faire entendre l’élévation de votre voix.
Est-ce là un jeûne qui peut m’être agréable, un jour où l’homme se mortifie lui-même ? Courber la tête comme un roseau, se coucher sur le cilice et la cendre, est-ce là ce que tu appelles un jeûne, un jour bienvenu de l’Éternel ?
Est-ce là le jeûne que j’aime, à savoir un jour où l’homme se mortifie, incline sa tête comme le roseau, étale le cilice et la cendre ? Est-ce là ce que vous appelez un jeûne ou un jour agréé par Dieu ?
Mais voici le jeûne que j’aime : c’est de rompre les chaînes de l’injustice, de dénouer les liens de tous les jougs, de renvoyer libres ceux qu’on opprime, de briser enfin toute servitude ;
Le jeûne que j’aime, n’est-ce pas de rompre les chaînes de l’injustice, de relâcher les liens de la partialité, de renvoyer en liberté les maltraités ? Et toute violence, faites-la cesser.
puis encore, de partager ton pain avec l’affamé, de recueillir dans ta maison les malheureux sans asile ; quand tu vois un homme nu, de le couvrir, de ne jamais te dérober à ceux qui sont comme ta propre chair !
Ensuite, assiste l’affamé avec ta nourriture, elles malheureux, les humiliés, fais-les entrer dans ta maison ; si tu vois un homme nu, couvre-le et ne sois pas indifférent à un être humain comme toi.
C’est alors que ta lumière poindra comme l’aube, que ta guérison sera prompte à éclore ; ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté de l’Éternel fermera la marche.
Alors ta lumière poindra comme l’aurore et ta guérison apparaîtra promptement ; tes bonnes œuvres te précéderont, tandis que la lumière de Dieu t’accompagnera.
Alors tu appelleras et le Seigneur répondra, tu supplieras et il dira : « Me voici ! » Oui, si tu bannis de ton sein toute oppression, le geste violent et la parole malfaisante,
Alors tu invoqueras Dieu et il t’exaucera ; tu imploreras du secours et il te dira : À tes ordres ! Si tu écartes de chez toi la partialité, les signes des doigts et les paroles d’iniquité,
si tu témoignes ta bienveillance à l’affamé et rassasies celui qui est torturé par le besoin, ta lumière brillera au milieu des ténèbres, et ta nuit sera comme le plein midi.
puis si tu t’attendris pour l’affamé et que tu rassasies celui qui a faim, ta lumière brillera dans les ténèbres et ton obscurité deviendra comme le plein midi,
Et constamment l’Éternel te guidera, il prodiguera à ton âme des jouissances pures154, et fortifiera tes membres ; et tu seras comme un jardin bien arrosé, comme une source jaillissante, dont les eaux ne causent aucune déception.
Dieu te guidera sans cesse et te rassasiera au temps de la famine ; il fortifiera tes os ; tu deviendras alors comme un jardin bien arrosé et comme une source dont l’eau ne fait pas défaut.
On restaurera, grâce à toi, les ruines antiques, tu relèveras des fondations qui datent des siècles passés, et tu seras proclamé le réparateur des brèches, le restaurateur des routes désormais populeuses.
Si, par toi, des ruines antiques sont reconstruites, si tu redresses les fondements des anciennes générations, que tu sois appelé le réparateur de la brèche, le restaurateur des routes désormais populeuses,
Si tu cesses de fouler aux pieds le sabbat, de vaquer à tes affaires en ce jour qui m’est consacré, si tu considères le sabbat comme un délice, la sainte journée de l’Éternel comme digne de respect, si tu le tiens en honneur en t’abstenant de suivre tes voies ordinaires, de t’occuper de tes intérêts et d’en faire le sujet de tes entretiens,
si tu retiens pendant le sabbat ton pied de faire ta besogne au jour de ma sainteté ; si tu accueilles (ce jour) avec délices, que tu appelles vénérable la sainteté de Dieu, que tu l’honores en t’abstenant de faire tes affaires, d’accomplir ta besogne et d’en parler ;
alors tu te délecteras dans le Seigneur et je te ferai dominer sur les hauteurs de la terre et jouir de l’héritage de ton aïeul Jacob… C’est la bouche de l’Éternel qui l’a dit.
alors tu te délecteras en Dieu ; je te ferai monter sur les hauteurs du pays ; je te ferai savourer l’héritage de Jacob ton père, comme Dieu l’a dit dans son décret.
Chapitre 59
Assurément, la main de l’Éternel n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure pour entendre.
Certes la main de Dieu n’était pas incapable de sauver, et il n’était pas difficile pour lui d’exaucer la prière ;
Mais vos méfaits ont mis une barrière entre vous et votre Dieu ; vos péchés sont cause qu’il a détourné sa face de vous et cessé de vous écouter.
c’est que vos péchés sont devenus une séparation entre vous et votre Maître ; et que vos méfaits ont voilé sa miséricorde pour vous, empêchant qu’il vous écoutât,
Car vos mains sont souillées de sang, et vos doigts de crimes ; vos lèvres débitent le mensonge, votre langue profère l’injustice.
car vos mains ont été souillées par les crimes et vos doigts par les péchés ; vos lèvres ont proféré le mensonge et vos langues méditent l’oppression.
Personne n’invoque le bon droit, personne ne plaide avec, loyauté ; on se fie à l’imposture, on avance des faussetés, on conçoit le mal et on engendre l’iniquité.
Personne n’émet de prétention équitable, ni ne plaide avec droiture ; on se fie à l’erreur et au mensonge ; c’est comme si ces gens étaient gros de la fausseté et enfantaient l’iniquité,
Ils font éclore des œufs de basilic et tissent des toiles d’araignées : quiconque mange de leurs œufs meurt ; que l’un d’eux se brise, il en sort une vipère.
comme s’ils brisaient les œufs des serpents jaspés et tissaient les toiles des araignées ; aussi quiconque mangera de leurs œufs mourra et leurs œufs gâtés se briseront (pour produire) des vipères.
Leurs tissus ne peuvent fournir de vêtements et leurs ouvrages sont impropres à les couvrir : leurs actes sont des actes d’iniquité, la besogne que font leurs mains est toute de violence.
Leurs toiles d’araignées ne leur serviront pas de vêtements, et ils ne se couvriront avec aucune de leurs œuvres ; car leurs actes sont des actes d’iniquité et les œuvres de l’injustice sont dans leurs mains.
Leurs pieds courent au mal, et ils ont hâte de verser le sang innocent ; leurs pensées sont des pensées de crime, la destruction et la ruine marquent leur route.
Leurs pieds courent vers le mal et se hâtent pour verser le sang de l’innocent ; leurs desseins sont des desseins d’iniquité, le pillage et la destruction se trouvent sur leurs routes.
La voie de la paix leur est inconnue, point de justice dans leurs sentiers : ils rendent sinueuses leurs allées, tous ceux qui `les foulent ignorent la paix.
Le chemin de la paix, on dirait qu’ils ne le connaissent pas ; il n’y a pas de justice dans leurs sentiers ; ils se sont rendu leurs chemins pénibles, au point que quiconque y marche ignore lapais.
C’est pourquoi le droit est loin de nous, et le salut ne nous arrive point ; nous attendons la lumière et ce n’est que ténèbres ; la clarté, et nous marchons dans une brume épaisse.
Ceux d’entre eux qui feront des aveux diront : Voilà pourquoi la justice a été loin de nous, pourquoi l’équité ne nous arrive pas. Nous espérions la lumière et voici les ténèbres ; nous attendions les lueurs de l’aurore, et nous marchons vers l’obscurité.
Nous errons comme des aveugles le long d’un mur, comme des gens privés de leurs yeux nous marchons à tâtons ; nous trébuchons en plein midi comme au crépuscule ; dans des régions plantureuses155, nous sommes pareils à des morts.
Nous tâtonnons contre les murs comme les aveugles, bien plus comme des gens privés d’yeux nous y tâtonnons ; nous trébuchons en plein midi comme au crépuscule et nous sommes devenus comme les morts dans les tombes.
Nous grondons tous comme des ours, et tels que des colombes nous ne cessons de gémir. Nous attendons le droit : il est absent ; le salut : il est loin de nous.
Nous hurlons tous comme les ours, puis nous gémissons comme les colombes ; nous espérions une direction, mais nous ne l’avons pas trouvée ; le salut, mais il s’est éloigné de nous,
C’est que nombreux sont nos méfaits, et nos péchés témoignent contre nous. Oui, nous avons conscience de nos méfaits, et nos fautes, nous les connaissons.
parce que nos fautes envers toi ont été nombreuses, et que nos péchés ont témoigné contre nous ; nos fautes sont encore avec nous, et nos péchés, nous les confessons,
C’est de s’insurger et renier l’Éternel, de fuir loin de notre Dieu, de ne parler que de violence et de révolte, de concevoir dans le cœur et mettre au jour des propos mensongers.
à savoir : ne pas croire en Dieu et le renier, s’écarter de l’obéissance à notre maître, parler avec injustice et absurdité, inventer des décisions mensongères et les méditer.
Le droit est forcé de reculer, la justice se tient à distance, car la vérité a trébuché sur la place publique et la droiture ne peut trouver d’accès.
Ceux qui exercent la justice ont été repoussés, et ceux qui pratiquent l’équité out dû se tenir à distance ; les véridiques trébuchent sur la place publique et ceux qui ont raison ne peuvent pas entrer.
Oui, la vérité a cédé la place, et quiconque s’écarte du mal passe pour dément156 ; et l’Éternel a vu, à sa grande indignation, que c’en était fait du droit.
Donc, lorsque la vérité eut disparu et que celui qui s’éloigne du mal eut été dépouillé, Dieu le vit et cela lui déplut, parce qu’il n’y avait plus de justice.
Et il s’est aperçu qu’il n’y avait pas un homme, il a constaté avec stupeur que nul n’intervenait ; alors c’est son bras qui lui prêta assistance, et c’est sa justice qui le soutint.
Et lorsqu’il vit qu’il n’y avait pas d’homme, lorsqu’il les eut regardés et qu’il n’y avait pas d’intercesseur, il apporta le secours de sa puissance et fournit l’appui de son équité.
Il s’arma de justice comme d’une cuirasse et posa le casque de la victoire sur sa tête ; il endossa comme une draperie de vengeance et s’enveloppa, en guise de manteau, d’un zèle jaloux.
Alors il montra son équité comme la cuirasse que l’on revêt et il étala son secours comme le casque sur la tête, semblable à celui qui revêt le vêtement de la vengeance et s’enveloppe du zèle jaloux comme d’un manteau.
Selon le mérite, il rétribue : sa colère est pour ses adversaires, une juste rémunération pour ses ennemis ; il paie les plages lointaines d’après leurs œuvres.
Et de même que selon leurs agissements il payait avec colère ses ennemis et rendait la pareille à ceux qui le haïssaient, de même il rétribuera les habitants des îles.
Aussi craindra-t-on le nom du Seigneur dans les régions où le soleil se couche, la majesté divine là où il se lève, car elle se présentera comme un fleuve encaissé, que précipite le souffle de l’Éternel157.
Ainsi l’on craindra son nom à l’occident et sa gloire à l’orient, parce qu’il leur amènera un ennemi pareil à un fleuve débordant et dont l’ordre de Dieu sera le drapeau.
Mais il viendra en rédempteur pour Sion et pour les pécheurs repentants de Jacob ; telle est la promesse de l’Éternel.
Puis viendra le sauveur pour Sion, pour ceux d’entre les gens de Jacob qui se repentent de leurs péchés ; Dieu l’a dit.
Quant à moi, dit l’Éternel, voici quel est mon pacte avec eux : mon inspiration qui repose sur toi et les paroles que j’ai mises en ta bouche, elles ne doivent point s’écarter de ta bouche, ni de la bouche de tes enfants, ni de celle des enfants de tes enfants, soit à présent, soit dans les temps futurs.
Quant à moi, voici mon pacte avec eux, a dit Dieu, la prophétie dont je t’ai chargé et les paroles que je t’ai enseignées ; elles ne quitteront point ta bouche, ni les bouches de tes fils et de tes petits-fils, depuis maintenant jusqu’à l’éternité.
Chapitre 60
Lève-toi, resplendis, car ta lumière est venue, et la gloire de l’Éternel rayonne sur toi.
Allons ! Lève-toi, éclaire, ô Demeure de la paix (Jérusalem) ! Car ta lumière s’est avancée et la lumière de Dieu a brillé sur toi.
Oui, tandis que les ténèbres couvrent la terre et une sombre brume les nations, sur toi l’Éternel rayonne, sur toi sa gloire apparaît.
Certes les ténèbres couvriront les contrées et le brouillard les peuples ; mais sur toi Dieu brillera, et sa lumière apparaîtra au-dessus de toi,
Et les peuples marcheront à ta lumière, les rois à l’éclat de ton aurore.
au point que les nations s’empresseront vers ton éclat et les rois vers ta lumière brillante.
Lève tes yeux à l’entour et regarde ! Les voilà qui s’assemblent tous et viennent à toi : tes fils arrivent de loin, avec tes filles qu’on porte sur les bras.
Et l’on te dira : Lève ton regard autour de toi, et vois-les tous réunis, venus vers toi ; tes fils arrivent de loin et tes filles sont portées sur les côtés.
À cette vue, tu seras radieuse, ton cœur battra d’émotion et se dilatera, car les richesses de l’océan se dirigeront vers toi, et l’opulence des peuples te sera amenée.
Alors tu les verras et tu rayonneras ; et de même qu’il avait tremblé, ton cœur s’épanouira, lorsque la foule (venant) de la mer se tournera vers toi et que les armées des peuples viendront vers toi ;
Tu seras inondée d’une multitude de chameaux, de dromadaires partis de Madian et d’Epha ; voici venir tous ceux de Saba, apportant l’or et l’encens et proclamant les louanges de l’Éternel.
les troupes des chameaux te couvriront avec les selles de Midyan et de ʿÊfâh, nombre d’entre eux viendront de Schaḥar portant de l’or et de l’encens et proclameront les louanges de Dieu ;
Les brebis de Kèpar s’entassent dans tes murs, et les béliers de Nebaïot s’offrent à ton usage ; ils montent sur mon autel en sacrifice agréable, et ainsi je glorifierai ma glorieuse maison.
toutes les brebis de Kêdâr seront assemblées pour toi, les grands de Nébayôt te serviront ; ils sacrifieront pour me complaire sur mon autel et je les glorifierai par le temple de ma gloire.
Qui sont ceux-ci, qui volent comme une nuée, comme des colombes vers leurs colombiers158 ?
Si l’on demande : Qui sont ceux-là qui volent semblables aux nuages, comme les colombes vers leurs pigeonniers ?
Ce sont les îles qui attendent mon signal, et d’abord les vaisseaux de Tarchich, pour ramener de loin tes fils ! Ils ont avec eux leur argent et leur or, en l’honneur de l’Éternel, ton Dieu, et du Saint d’Israël qui te glorifie.
C’est que les îles espèrent en moi, et que les vaisseaux de la mer (sont destinés) dès l’abord à ramener de loin tes enfants apportant avec eux leur argent et leur or, pour le renom de Dieu leur maître et du Saint d’Israël, qui les a couverts de gloire.
Et les fils de l’étranger bâtiront tes murailles, et leurs rois te serviront ; car si je t’ai frappé dans ma colère, dans ma bonté je prends pitié de toi.
Les étrangers rebâtiront tes murailles et leurs rois te serviront, parce que je t’ai frappée dans ma colère et que j’ai eu pitié de toi dans ma grâce.
Et tes portes seront toujours ouvertes ; ni le jour ni la nuit elles ne se fermeront, pour laisser entrer chez toi les richesses des nations et leurs rois marchant à la file.
Tes portes seront toujours ouvertes sans jamais être fermées ni jour ni nuit, pour que les armées des peuples y entrent vers toi avec leurs rois amenés de force.
Car le peuple, la dynastie qui refusera de te servir périra ; ce peuple-là sera voué à la ruine.
Quel que soit le peuple ou le royaume qui ne t’obéira pas, il périra et quelques-uns dessécheront.
La gloire du Liban affluera chez toi, cyprès, orme et buis, tous ses bois ensemble, pour orner le lieu de mon sanctuaire, pour honorer l’endroit où reposent mes pieds.
Ce qu’il a de plus noble dans le Liban on te l’apportera, des cyprès, des tecks et des cèdres, tous ensemble, pour que j’en orne le lieu de ma sainteté et que j’honore l’endroit de ma majesté.
Et ils viendront à toi, tête, basse, les fils de tes persécuteurs, et tous tes insulteurs se prosterneront jusqu’à la plante de tes pieds ; ils t’appelleront Cité de l’Éternel, la Sion du Saint d’Israël.
Tes adversaires viendront vers toi, en se courbant, et tous tes détracteurs se prosterneront devant tes pieds. Ils t’appelleront la ville de Dieu et la Sion du Saint d’Israël.
Délaissée que tu étais, et haïe et solitaire, je ferai de toi pour l’éternité un sujet d’orgueil, la joie des générations successives.
Au lieu que tu étais abandonnée et haïe, sans que personne passât devant loi, je ferai de toi la gloire de l’éternité et la joie d’une génération après l’autre.
Et tu suceras le lait des peuples et tu boiras à la mamelle des souverains ; et tu sauras que je suis l’Éternel, ton sauveur, que tu as pour libérateur le Puissant de Jacob.
Tu suceras pour ainsi dire le lait des peuples, même les mamelles des rois tu les suceras et tu sauras que je suis Dieu, ton protecteur et ton ami, le héros de Jacob.
Où il y avait de l’airain, je mettrai de l’or ; où il y avait du fer, je mettrai de l’argent ; je remplacerai le bois par l’airain, les pierres par le fer. Pour toute magistrature, je te donnerai la Paix, pour autorité souveraine la Justice.
Je te remplacerai l’airain par l’or, le fer, par l’argent, le bois, par l’airain, les pierres, par le fer ; je rendrai tes préposés paisibles et tes gardiens équitables.
On n’entendra plus parler de violence en ton pays, de ravages ni de ruine en ton territoire, et tu appelleras tes murs « Salut », et tes portes « Gloire ».
On n’entendra plus parler d’injustice dans ton pays, ni de pillage et de ruine dans tes frontières, et tn nommeras tes murs Salut et tes portes Louange.
Ce ne sera plus le soleil qui t’éclairera le jour, ni la lune qui te prêtera le reflet de sa lumière : l’Éternel sera pour toi une lumière permanente, et ton Dieu une splendeur glorieuse.
Tu n’auras plus jamais le soleil seul comme lumière du jour, ce n’est pas la lune seule qui brillera pour toi comme lumière delà nuit ; mais Dieu sera pour toi la lumière de l’éternité et ton Maître sera ta gloire,
Ton soleil n’aura jamais de coucher, ta lune jamais d’éclipse ; car l’Éternel sera pour toi une lumière inextinguible, et c’en sera fini de tes jours de deuil.
en sorte que ni ton soleil ni ta lune ne se coucheront ; mais, bien mieux, Dieu sera pour toi la lumière de l’éternité et les jours de ton deuil disparaîtront.
Et ton peuple ne sera composé que de justes, qui posséderont à jamais ce pays, eux, rejeton que j’ai planté, œuvre de mes mains, dont je me fais honneur.
Ton peuple tout entier sera (composé) de justes qui habiteront pour toujours le pays élu et qui y deviendront le rejeton de ma plantation, l’œuvre de ma puissance pour ma glorification.
Le plus petit deviendra une tribu, et le plus chétif une nation puissante. Moi l’Éternel, l’heure venue, j’aurai vite accompli ces promesses.
Le petit d’entre eux se multipliera, et le moindre deviendra un peuple puissant. Moi Dieu, je hâterai cela en son temps.
Notes de la traduction du Rabbinat français
143 et
144 Rahab et Tannîn sont des surnoms poétiques de l’Égypte.
145 et
146 Babylone.
147 Selon d’autres : « Les vases sacrés ».
148עמים = עמי
149 Le prophète s’adresse à Jérusalem.
150 Selon d’autres : « Avant que le malheur éclate ».
151Se rappeler que l’idolâtrie est considérée par les prophètes comme une prostitution.
152Peut-être Moloch ou toute autre fausse divinité. Cf. Isaïe, XXX, 33.
153Ironique.
154Selon d’autres : « Il rassasiera ton âme dans les lieux arides ».
155 Selon d’autres, אשמנים signifie ténèbres.
156 Selon d’autres : « se voit dépouiller ».
157 Ce verset est diversement interprété.
158 Allusion aux voiles blanches des vaisseaux.
Tafsir Rasag : Version arabe d’Isaïe dans : Œuvres complètes de R. Saadia ben Iosef al-Fayyoûmî, publication commencée sous la direction de Joseph Derenbourg continuée sous la direction de MM. Hartwig Derenbourg et Mayer Lambert. Volume Troisième. Paris : E. Leroux, 1896. [Version numérisée : archive.org].
Traduction du texte hébraïque : La Bible – traduite du texte original par les membres du Rabbinat français sous la direction de M. Zadoc Kahn Grand Rabbin. Tome II : Derniers Prophètes – Hagiographes. Paris (Durlacher), 1906. [Version numérisée : National Library of Israel].